vendredi 1 juillet 2011

On ne sait rien, mais on vous dira tout...

Il y a un mois et demi, un homme politique en vue est accusé de viol.

Après un moment, court, de stupéfaction générale, la gent journalistique lance son offensive.

Sans avoir d'informations sûres et vérifiées, tous les médias analysent, expliquent, démontrent, à travers l'avis d'"experts" en psycho-sexo-politicologie.

On savait l'homme porté sur la chose, il y avait eu des alertes, le microcosme savait mais n'avait rien dit, des heures et des heures de discours, des images d'archives, celles de l'arrestation en boucle continue...

Quelques uns, amis, collaborateurs ont émis des doutes, du goût pour la chose, certes, de la violence, sûrement pas.
Ceux-là ont eu droit aux regards réprobateurs de tous.

On ne savait pas grand chose sur la victime, mais c'était forcément un femme pauvre, noire, travailleuse, musulmane, pensez donc, élevant difficilement mais dignement sa fille, enfin c'est ce qui se disait, on ne l'avait pas vu, pas entendu, mais c'était sans doute vrai.

Bref, un scénario  de rêve pour les journalistes qui ne savaient plus quoi faire et dire pour faire durer l'épisode.

Et aujourd'hui, patatras, il semble que l'histoire était trop belle pour être vraie, le violeur peut être juste jouisseur, la violée peut être pas si nette.

Et que se passa-t-il ?

La gent médiatique nous refait le coup, mais à l'envers.

Pas d'excuses, non, pas de mea culpa, et puis quoi encore, mais de nouveau des heures d'analyses sur le pourquoi du comment, les conséquences, les tenants, les aboutissants...

On a toujours ni vu ni entendu l'accusatrice, mais on sait, enfin on dit, enfin il semblerait mais c'est sans doute vrai qu'elle a menti, qu'elle serait en cheville avec des trafiquants de drogue, que des milliers de dollars transitaient sur son compte etc...

Le peu d'études que j'ai fait auraient du me permettre de devenir journaliste.C'était il y a quelques décennies.

Je les ai arrêtées avant la fin : j'ai eu du nez !

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