dimanche 15 juin 2025

Randonnées dans les Hautes Pyrénées, juin 2025

Jeudi 5 juin


Figurez-vous que, quelques années après avoir abandonné la pêche, j'ai repris la carte cette année.

Il s'agit plus d'occuper mon temps, de profiter des bords de l'eau, d'y écouter et regarder les oiseaux, que de ramener de quoi nourrir la maisonnée.

Il a fallu dépoussiérer les cannes, retrouver les articles indispensables au bon pêcheur, acheter quelques appats et retrouver les gestes qui font l'admiration des spectateurs.

C'est aussi le prétexte à partir quelques jours en célibataire, passer la journée à attendre le mari pêcheur n'étant pas une activité passionnante pour l'épouse active.

C'est donc ce que je fais en visant, comme souvent, mes Pyrénées chéries.

Pour une fois, je délaisse l'Ariège pour les Hautes Pyrénées, plus précisement le pays Toy, au delà de Luz Saint Sauveur, en direction du cirque de Gavarnie.

Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que l'activité pêche ne va pas être vraiment possible !

La météo très maussade du mois de mai et de ce début juin a gonflé exagérément les gaves et nestes, le ver ou la teigne ne tiendraient pas longtemps à l'hameçon …

Qu'importe, il me reste les randonnées, et à tout seigneur tout honneur, je commence par Gavarnie et son cirque si célèbre.

Je compte y être très tôt pour éviter la foule qui ne manquera pas de fréquenter le site en ce long WE de Pentecôte, je bivouaque donc à Gèdre sur le petit parking du cœur du village.

 



Vendredi 6 juin


La nuit calme a permis de récuperer des 250 kms parcourus la veille. Lever 7 heures, je stationne sur un des parkings, payants, du village de Gavarnie.

Dès 8 heures et quart, j' entame les 4 kilomètres de montée vers ce trésor des Pyrénées.

 


 Malheureusement, la montagne est accrochée, peu de soleil et cîmes ennuagées. Le spectacle est quand même là, grandiose, bruyant, le son du gave et des cascades rebondissant sur les parois vertigineuses de la montagne.

 






Il me faut une bonne heure de ce spectacle rare pour enfin me décider à redescendre et retrouver le Mercos.

Si j'étais seul à la montée, je croise nombre de randonneurs à la descente, dont beaucoup d'étrangers, anglais, néerlandais et même un groupe de japonais tout sourire.

Il est midi, je décide de monter au dessus de la station de ski de Gèdre-Gavarnie et de stationner avant le col de Tentes.

 


La vue est dégagée, et même si les installations sont très présentes, le site est très agréable.

 



J'avais pensé y dormir, mais le vent est de la partie, bousculant le Mercos, et si y déjeuner est un plaisir, y rester la nuit ne semble pas une bonne idée.

Après un petit tour sur ces alpages et la rencontre avec une marmotte téméraire, je redescens jusqu'à Gèdre pour entamer la montée vers le cirque de Troumouse.

 





Ici aussi, les intempéries ont causé de gros dégats, emportant un pont sur la route de la vallée d'Ossoue que je comptais remonter jusqu'au barrage, et interrompant la circulation vers Troumouse à hauteur de barrage des Gloriettes.

 Je stationne donc au parking du barrage, je monterais demain matin jusqu'au cirque d'Estaubé, randonnée pas trop difficile pour mes genoux de plus en plus récalcitrants.


 




Samedi 7 juin

Sur le pont à 7 heures, sur le chemin ¾ d'heure plus tard. Météo mitigée, plutôt vers le beau.

Randonnée très agréable, dénivelé d'a peine plus de 100 mètres, un peu plus de 4 kilomètres jusqu'à la cabane d'Estaubé.

Après avoir longé le lac de retenue des Gloriettes à la magnifique couleur vert émeraude, qui est alimenté par un nombre impressionnant de cascades tombant des parois de cette belle vallée glaciaire, j'atteins rapidement l'estive où coule, bondit, roule et saute le gave de cascade en cascade, parfois avec un bruit à tout casser.

 

 






Après quelques passages plus compliqués, on se retrouve après une heure et demie à la cabane, à moitié refuge, à moitié cabane de berger.

 Elle se détache sur le beau cirque, moins impressionnant mais plus dégagé que celui de Gavarnie hier.

 



Comme souvent, les graffitis abondent, la plupart sans intérêts, quelques uns philosophiques

Des bretons sont aussi passé par là !


Ses pics, de Tuquerouye, de Pinède, Blanc, de la Canau et bien sur d'Estaubé, tous sont autour de 2800 mètres, parsemés des névés qui alimentent le gave.

 

Je continue vers le cirque, le chemin mène jusqu'à la cascade du Plat d'Ailhet, mais il faudrait faire encore 4 kilomètres, j'en reste là pour aujourd'hui.

La météo a évoluée durant la matinée, une brume épaisse monte de la vallée poussée par un vent de nord bien présent.

Je commence la descente vers 10 heures 30, en m'enfonçant dans ce paysage cotonneux, la visibilité restant toutefois correcte.

Comme hier, je croise nombre de randonneurs, qui s'inquiètent de savoir si le soleil est présent en altitude, je les rassure comme je peux, mais le temps en montagne est tellement capricieux …

Je rejoint mon carosse à midi pétante et décide de descendre, au pas, tant la route est étroite, jusqu'à Gèdres où je déjeune et sieste au bord du gave.


Puis c'est Luz St Sauveur pour un plein de GO et quelques achats alimentaires, je n'y reste pas, ici comme à Cauterets, nous ne sommes pas les bienvenus, sauf à payer, payer …

Je prends le risque de remonter en altitude, jusqu'à la station de Luz Ardiden. Des randos y sont possibles.

Je stationne au parking de Bédéret, où je suis seul dans les nuages. 

 



On verra bien demain si le soleil arrive à les chasser pour pouvoir profiter du spectacle !


Dimanche 8 juin

Pas de miracle, les nuages d'hier sont aussi ceux d'aujourd'hui !

Et puis après tout, pourquoi pas .

Il y aura peut-être du soleil au col de Riou qui approche les 2000 mètres. En route donc dans ce paysage fantasmagorique où la visibilité ne doit pas dépasser 50 mètres.

C'est un chemin pastoral, large et empierré qui monte jusqu'au col, donc pas de risque de se perdre.

 



Et puis, comme il n'y a rien à voir en levant les yeux, baissons les donc, il y a des fleurs à profusions, quelques insectes, lézards, bref plein de chose à observer durant les 90 minutes de la montée.

 







En vue du col, un petit espoir, le soleil est tout près, mais non décidement ce ne sera pas pour aujourd'hui.

 

Un petit moment à côté des ruines de l'ancienne hostellerie, active jusqu'en 1944, un casse croûte bien venu, et c'est la descente par le même chemin.

 



J'aurai pu louper le Mercos dans un moment d'inatention, mais non, je le retrouve dans ce brouillard tenace.

Quelques promeneurs ont aussi bravé les nuages

 


Un bon déjeuner et la sacro-sainte sieste me mène en milieu d'après-midi, puis je repasse par Luz Saint Sauveur pour prendre la route du col du Tourmalet.

Arrêt à Barèges, sur un parking pas très glamour mais plat et autorisé. Le gave coule en contre-bas, les boules Quies seront de sortie.

 


En attendant, un peu de lecture, un coup d'oeil sur la finale homme de Roland Garos sur le smartphone et un tour en ville.

Au retour, les chaussures qui s'étaient bien trempé et que j'avais mis à sécher à la porte du fourgon ont disparu !

C'est une première, j'espère seulement que celui qui les a fauché en avait vraiment besoin !

Heureusement, j'ai pris une autre paire, basse et d'été, elles feront l'affaire.

Je m'installe ensuite pour la nuit après un dîner frugal.


Lundi 9 juin

Les bouchons d'oreilles ont rempli leur office, réveil à 8 heures. Plusieurs promenades sont possibles ici, elles sont bien documentées et balisées.

 



Je choisis une des plus faciles qui ammène jusqu'à la croix de Saint Justin . En effet, le chemin qui y mène en 45 minutes est parfaitement aménagé, avec un dénivelé peu important, et le site de Saint Justin, avec son magnifique belvédère, ses tables d'orientation renseignant sur les sommets alentours, son oratoire et sa faleuse croix sont dignes d'intérêt.

 







Le retour se fait par le même chemin, le fourgon est toujours là, on ne me l'a pas fauché, lui, et tant mieux.


Il est 11 heures trente, je me mets donc en route pour le Tourmalet, col mithique du Tour de France, que le Mercos gravira vaillement en une petite demi-heure, parfois ralenti par les troupeaux en liberté.




Le parking est bondé, tout le monde ne travaille pas le lundi de Pentecôte, avec en plus une foule de vélos et de motos de toutes natioinalités, allemands, hollandais, polonais, espagnols, tout ça créant un joyeux bazar.




Je trouve à me garer un peu plus bas le long de la route et en calant, j'arrive à mettre le fourgon à peu près d'aplomb.

 

En bas, La Mongie étalle son béton.

 

Déjeuner copieux, sieste idem, et en route pour la deuxième sortie du jour, on est pas des petits, qui part du col pour monter jusqu'au lac d'Oncet, au pied du Pic du Midi de Bigorre et de son extraordinaire observatoire.

 

Il n'y a pas que les oiseaux dans le beau ciel bleu.

C'est l'heure de la sieste pour les brebis, certaines roupillent profondément





Le chemin le plus simple pour atteindre le pic.


300 mètres de dénivellé, j'arrive à 2340 mètres d'altitude, ce sera le maximum pour cette semaine pyrénéenne.

 



Le chemin continue jusqu'à l'obsevatoire qu' on semble pouvoir toucher du doigt, mais il reste 500 mètres de dénivellé pour l'atteindre. Ce sera pour une prochaine fois …

Retour au fourgon, et après un moment de récupération, je redescends dans la vallée de Campan pour passer la nuit au pied des Falaises Trassaouet où quelques grimpeurs sont à l'oeuvre.

J'irai leur rendre une petite visite avant le repas, histoire de satisfaire ma curiosité. Mais rien que d'admirer leurs prouesses, moi qui ne suis déjà pas très à l'aise sur une échelle, je tremble.




Ils quittent les lieux vers 21 heures 30, je suis alors seul avec les oiseaux.


Mardi 10 juin

J'ai repéré une randonnée du côté de Sainte Marie de Campan. 8 kilomètres, à peine 200 mètres de dénivelé, c' est pour moi !

Une toute petite route pour aller jusqu'au départ, après une douzaine de kilomètres, nous voici rendu.

Un charmant comité d'accueil m'attend, je me sens en famille …

 



Nous ne sommes plus en haute montagne, nous irons de 1100 à 1300 mètres, mais l'ambiance reste très montagnarde.

Le chemin est facile, large piste pastorale, avec en fond d'écran le Pic du Midi, toujours lui, qui me nargue ? J' t'aurais un jour, je t'aurais …


 
Les ovins ont laissé place aux boivins.



 




Curiosité de ce parcours, le hameau en partie restauré des Esclozes par une association qui semble très active.

 






Le retour se fait d'abord en longeant la Gaoube, dont une partie des eaux est canalisée depuis longtemps pour alimenter les anciennes maisons de bergers, cette eau froide traversant la cave à fromage pour en faire un frigo.

Et c'est vrai qu'il y fait très frais.

 




Puis on entre dans de jolis bois, hélas aucun champignon pour améliorer l'omelette.

 

 La dernière partie se fait sur le goudron, dommage, quoique, n'ayant plus à regarder où l'on met les pieds, on peut marcher le nez en l'air et admirer le paysage qui le mérite.

 

Surprise à l'arrivée, le Mercos et les ânes sont en grande discussion ! Que peuvent-ils bien manigancer ?




Deux ânons sont nés, dont un albinos aux curieux yeux bleus, ils tètent goulument

Ceux-ci sont très sociables et viennent quémander quelques caresses .

Il est 12 heures 15, j'ai le temps de monter au col d'Aspin, lui aussi très fréquenté, notement par les motards essentiellement étrangers.

 


Un groupe d'anglais amateurs de MG, les vraies, font le tour de l'Europe, ils passent par ici.

Déjeuner et sieste, puis je descent jusqu'à Sarrancolin qui fera un bivouac acceptable.

Je fais d'abord le plein d'eau à côté de l'église, à la fontaine Sainte Geneviève où coule une eau glacée, non vérifiée, mais qui rempli le réservoir et les bouteilles vides pour boire. Ce sera un test !

Je me tiens à l'ombre, à côté de l'école, une partie de l'après-midi, alternant somnolence et lecture, puis vais me garer en face la gare désafectée, à côté d'un terrain de pétanque.

 






Ce soir douche bienvenue, le temps tourne à l'orage et la chaleur est étouffante, 32 dans le Mercos à l'ombre !

Pourtant, aucune pluie n'est pévue avant demain soir, dommage …

Mercredi 11 juin

Bivouac correct, mais avec les bouchons d'oreille. A déconseiller aux lèvent-tard, une entreprise de TP est un peu plus loin et le travail commence à 7 heures.

Une randonnée facile est signalée à Lortet, à quelques kilomètres. Alors en avant.

Le départ se fait sur le parking du village, le long de la Neste. Un endroit qui aurait fait aussi un chouette bivouac.

 


9 heures, je prend le chemin

Et 3 heures après, je le regretterais. Une randonnée sans vraiment d'intérêt, des paysages ruraux sans plus, mais surtout des chemins et senties démolis par le passage des troupeaux, des tracteurs et même des motos.

 


Une randonnée à faire avec des bottes tant la boue est présente !

Une croix surmontant un petit oratoire sert de prétexte à la balade.

 


Seul moment charmant, à mi-retour, une jolie source captée dans deux bassins fleuris, abritant un couple de colverts peu farouches.

 



Je suis de retour au fourgon vers midi, accompagné d'un patou bien sympathique

 

puis je me déplace à l'ombre des falaises qui surplombe la rivière, il y fait une agréable fraîcheur alors que petit à petit, la chaleur lourde s'installe.

La météo prévoit de gros orage sur la chaîne des Pyrénées, pas de regret donc de commencer le retour.

Un lac, c'est ça qu'il me faut. Une baignade bienvenue, et je pourrais enfin sortir ma canne et mes asticots.

J'en connait un à mi chemin de la maison, celui de Marciac. J'y suis en milieu d'après-midi.

 Malgré la baignade non autorisée, je brave la loi et me plonge avec délice dans l'eau qui paraît fraîche.

Puis je sort l'artillerie : après avoir pesté de n'y rien voir, avoir planté l'hameçon au choix dans mon doigt, dans mon short, dans la plateforme en bois qui m'accueille, j'arrive enfin à lancer mon bouchon.

Le coin fourmille de calicobas, j'en prends plusieurs qui à chaque fois avale l'hameçon que je dois sacrifier, deux jolis gardons se laissent également tenter par mes asticots frétillants.






 Je remet tout ce petit monde à l'eau et, l'orage menaçant de plus en plus, je plie ma gaule et vais stationner sur l'aire de camping-cars, une fois n'est pas coutume.

 


Celle-ci n'est somme toute pas trop désagrable, une dizaine véhicules sont est déjà là, je me joins à eux pendant que le tonnerre commence à gronder.

 


J'espère un bon abat d'eau, sans trop de violence, qui pourrait rafraîchir le fourgon et l'atmosphère, la nuit serait plus agréable.

Je vous dirais ça demain.

Jeudi 12 juin

Quelques grondements lointains, même pas d'éclairs et à peine trois gouttes !

Mais l'orage a du tomber pas loin car un léger rafraîchissement est sensible en début de nuit.

D'où un bon sommeil de récupération.

Je prends la route vers 8 heures, je passe par Fleurance pour rejoindre la maison en évitant Auch.

Je suis rendu vers 11heures, il a fait bien chaud sur les routes du Gers où les paysages sont toujours aussi beaux. 

 

PS : l'eau de la fontaine Sainte Geneviève est bonne à boire, aucun symptome à signaler.