jeudi 12 octobre 2023

Pyrénées Garonnaises, octobre 2023



Dimanche 1er
 

Bien sur, la météo de ce début octobre a de quoi nous inquiéter, le climat se dérègle, c'est évident. Cela
ne doit pas nous empêcher de profiter de ce bel été indien pour voyager encore un peu avant le
désastre.


C'est en célibataire que je pars vers les Pyrénées, en Haute Garonne cette fois, avec comme objectif de
randonner encore et toujours dans ces belles montagnes.


Déjà, sur les routes gersoises, profitant de la pureté de l'air, elles m'apparaissent, d'est en ouest,
séductrices.

 


Par Saint-Gaudens, puis Saint-Béat, j'atteins Le Mourtis pour mon premier bivouac. Mes jambes et
surtout mes genoux étant ce qu'ils sont devenus, je cherche des randonnées adaptées à mes capacités,
mais en même temps, assez spectaculaires pour combler mon goût des grands espaces.


Pour ça, les stations de sport d'hiver, de part leur altitude déjà élevée, sont souvent un bon point de
départ. Elles proposent de plus, quasi désertes en cette saison, une atmosphère étrange qui n'est pas
pour me déplaire.




En attendant, dodo.
 

Lundi 2
 

Le parcours de ce jour permet de monter jusqu'au Tuc del'Etang, à 1816 mètres, soit un peu moins de
400 m de dénivelé. C'est dans mes cordes.


Et je ne regrette pas , le spectacle est bien là.

Au sommet, une table et des bancs, idéal pour casser une petite croûte avant de redescendre


Retour au fourgon, déjeuner, vaisselle, sieste, c'est en milieu d'après-midi que je repars, direction
l'Espagne, afin de faire le plein de G.O. (1,69 €) et quelques emplettes typiques, sangria, vermouth
blanc, petites conserves pour l'apéro, etc ... à la venta de la frontière, à Lès.

Un petit tour dans Bossost, agréable cité au bord de la Garonne.
 

 

Le Mercos me mène ensuite en haut du col du Portillon, puis nous traversons Bagnères de Luchon,
toujours aussi désuète, avant de trouver, à Saint Aventin, un bivouac bucolique.
 

 

 J'avais prévu de monter à Superbagnères, puis de prendre les vallées du Lys et de la Pique, mais des travaux sont en cours et limitent la hauteur de passage à 2,25 m ! Un peu déçu, mais d'autres lieux remplaceront ces
destinations loupées.
 

Bonne nuit, au son du brame des cerfs, ils sont au moins trois à se répondre ...
 

Mardi 3

De Saint Aventin, je n'ai que quelques kilomètres à faire pour monter aux Granges de Labach d'où part la
rando du jour. Quelques kilomètres d'une piste à peu près carrossable et nous y voilà.
 

La montée jusqu'au col de la Coume est rude, mais le spectacle, malgré un ciel un peu couvert, encore une fois , est au rendez vous.

 

 





 Sur le chemin du retour, suivant mon instinct, je trouve un petit panier de champignons et quelques mûres
qui améliorerons mon ordinaire.
 

 Les granges sont, pour certaines, réhabilitées, d'autres en cours de l'être. Une belle source me permet
de faire le plein d'eau potable.
 

 

Je dois, pour redescendre, attendre que ces dames me laissent le passage.
 


 Pour ce soir, j'ai choisi de revenir dans le Val d'Oô et d'aller dormir aux Granges d'Astau. Nous sommes déjà venu ici, nous sommes déjà monté jusqu'au lac, mais c'est un bivouac facile et la randonnée, bien qu'hyper fréquentée, est plaisante.

 La météo a un petit coup de mou, quelques gouttes le confirme. Mais demain, le soleil devrait revenir.
 

Mercredi 4
 

Lors de ces randonnées très fréquentées, le truc, c'est de partir de bonne heure. Le plafond nuageux est
encore bas ce matin, mais le soleil est prévu vers 10 heures.
Je démarre donc à 8 heures trente et, en effet, nous ne sommes que 3 arrivé au lac, 4 si on compte le
soleil, ponctuel.
 




Comme d'hab, Igor prend son bain

Je passe un long moment de méditation dans ce cadre inspirant. La cascade qui alimente le lac même si elle manque un peu d'eau, est toujours aussi impressionnante avec ses 275 mètres de chute.
 

 Et maintenant il ne reste plus qu'a descendre jusqu'au parking, là bas, tout en bas.

Je suis de retour au fourgon vers 13 heures, non sans avoir croisé des dizaines de personnes montant au
lac.
Je prends mon temps pour cuisiner quelques pommes de terre qui accompagnent les champignons avec bonheur.

La sieste est bienvenue, les 480 mètres de dénivelé ayant bien entamé mes réserves !
 

Départ vers 15 h 30, je monte jusqu'au col de Peyresourde pour gagner la station du même nom qui fait
partie de Peyragudes maintenant.

 Les Agudes, c'est là que j'ai appris à skier, à 30 ans, grâce à la patience et la ténacité de mon beau-frère Michel, hélas bien trop tôt disparu. Nostalgie, mélancolie ...
  

Je stationne en compagnie de trois autres camions, sur le parking proche de l'altiport. J'y termine
doucement l'après-midi, la fraîcheur s'invitant pour la première fois de ce voyage.
 

Il est l'heure, dodo ....

Jeudi 5

La rando de ce matin est plutôt cool, pas très longue, un dénivelé qui ne dépasse pas 200 m. Elle
démarre par de beaux panoramas, puis s'enfonce dans la forêt de Balestas.

 


Un petit tour dans la forêt et hop,  4 petits bolets bien fermes.
Du coup pour déjeuner, avec un morceau de hampe bien maturé ...
 


Le parking dédié aux nomades motorisés jouxte l'Altiport de Peyragude Balestas, celui là même où fut
tourné Demain ne meurt Jamais avec notre ami James. D'où le nom de l'aérodrome.


 

Je suis étonné d'y voir plusieurs fois atterrir et décoller deux ULM, sans doute quelques pilotes en
formation. Il est vrai que cela doit demander une capacité particulière et un cœur bien accroché !

 Il y a ici des toilettes avec un évier et de l'eau chaude. J'en profite donc pour faire une vaisselle soigneuse
et un nettoyage complet du Mercos. Dommage, il n'y a pas de douche ...
 

Une borne de service est également présente, sans vidange des eaux grises, mais avec pour les eaux
noires, que j'utilise donc.
 

Sur un dernier coup d’œil, je quitte cet endroit agréable

Je ne fais que quelques kilomètres pour rejoindre le bivouac de ce soir, à Portet de Luchon, dans le village,  où une jolie randonnée m'attend pour demain matin.


 Pour finir l'après-midi, je visite ce petit village et la fierté locale, le site, très remarquable, des deux
moulins, sur le ruisseau du Portet.

 


 

Vendredi 6
 

Peu de passage dans ce petit village, comme dans toute cette vallée d'ailleurs. Je conseille fortement d'y
faire un petit séjour lors d'un périple sur ces sommets.
 

Dès 9 heures, je suis sur le chemin qui va m'amener au dessus de ces villages minuscules et très proches
les uns des autres.
 

Les premier mètres se font au milieu des noisetiers, très présents dans toute cette région. Puis on prend
de l'altitude, la pente est bien raide sur un petit kilomètre.
On atteint enfin le sentier en balcon au dessus de la vallée, le spectacle des villages sur fond de
montagnes est superbe.
 


L'eau est partout présente malgré la sècheresse 







 Je suis de retour au fourgon vers 11 h 30, j'ai le temps de descendre jusqu'à Luchon pour quelques
emplettes avant de reprendre la route de Peyresourdes que je viens d'emprunter.

Mais rapidement, je tourne à droite dans la direction de Bourg d'Oueil. Encore une jolie vallée qui monte
jusqu'a la petite station de sports d'hiver.
 

Je passe Saint Paul, Mayrègne, Caubous pour stationner à Cirès, en contrebas du village, au bord du
ruisseau. L'ombre est la bienvenue alors que les températures repartent à la hausse.


 

Déjeuner tardif, je termine les derniers bolets, il faut que je pense à refaire le plein ! Et que vois-je au
dessus du petit parking où je vais finir la journée. Une jolie forêt aux essences mélangées qui me parait
propice à une cueillette hypothétique.
 

J'y passe deux bonnes heures, c'est de nouveau un crapahut épuisant dans ces pentes, mais récompensé
par quelques découvertes.


 

Retour au fourgon, je blanchis ma cueillette pour mieux la conserver.


Le ruisseau est en contrebas du parking, son accès est malaisé. Mais ma machette fait des miracles et au
bout de quelques minutes, je me trace un petit chemin jusqu'à l'eau.
 

Elle est fraîche, pour le moins, mais l'occasion d'une toilette champêtre ne se refuse pas. Un trou d'eau
et hop, tout propre le Papy.


Après avoir calé le Mercos, l'endroit n'est pas des plus plat, je bouquine un peu avant l'apéro, le dîner et
le dodo.
 

Demain, une autre petite rando part d'ici et rejoint Bourg d'Ouiel par le bord de la Neste d'Oueil. Au frais !

Samedi 7
 

Encore une nuit calme, un peu trop éclairée par contre, par deux lampadaire à led allumés toute la nuit.
Quel intérêt à cet endroit isolé, mystère !
 

Je démarre vers 9h30 une petite rando qui doit me mener jusqu'à Bourg d'Oueil en longeant le ruisseau,
puis revenir ici en empruntant un sentier en balcon de l'autre côté de la vallée.
Le tout avec, bien sur, un petit détour par la forêt surplombant le chemin.

Beaucoup de ruches dans ces vallées, pour un bon miel de montagne.
 

Déjà, Bourg d'Oueil se profile


Inévitablement, au passage de la neste ...


Sur le chemin du retour, la petite chapelle consacrée à Saint Blaise, patron, ente autres, des laboureurs, sert de repère pour prendre la bonne direction.




Le ruisseau n'était visiblement pas suffisant. Faut dire qu'il a fait chaud sur ce chemin du retour, en plein soleil


Cirès est un village typique pyrénéen, avec encore quelques vestiges moyenageux




 

Tout ça me ramène au Mercos vers 11h30. Un peu compliqué de se vêtir avec cette météo
extravagante, 8° au départ, 28 à l'arrivée ! Chaque couche enlevée rejoint le sac à dos, ce dernier finit
par peser.
 

Mais il est temps de lever le camp pour se rendre au prochain bivouac. Ce sera le dernier en montagne,
tout du moins au dessus de 1300 m, aussi ai-je choisi un spot de choix.
 

Je monte jusqu'au Port de Balès. Nous sommes samedi, il fait beau, aussi le parking est plus que plein,
voitures et camping-car, garés à la va comme je te pousse.

Mais au milieu de cette cohue part une piste qui ne paie pas de mine. Elle mène en un gros kilomètre
jusqu'à une cabane de berger, isolée au milieu de ces grands alpages.
Il me faut un moment pour arriver à mettre le fourgon d'aplomb. Mais j'y arrive en jonglant avec les
cales.
 

 

Je suis ici bien mieux que là bas !


C'est ce que j'appelle un bivouac "nature". Igor apprécie lui aussi.


En fin d'après-midi, deux cerfs passent non loin de mon campement. J'ai l'occasion de contempler longuement aux jumelles le premier qui vient boire en contrebas. Mais je réagis trop tard pour la photo.


Par contre, j'arrive à saisir le deuxième au moment où il disparait derrière la crête.


Si si, il est là, cherchez bien.

Je me prépare un bon déjeuner, j'ai tout mon temps, rien à faire de tout l'après-midi, seulement bien
reposer cuisses et genoux pour l'effort de demain matin.
 

En effet, il faudra monter au sommet du Mont Né, à 2147m, 400 m de dénivelé mais sur une très courte
distance. Rude pour un papy !
 

Je fais tout de même une rapide reconnaissance du lieu. La montée démarre normalement du port, je
vais rejoindre le circuit par une sente à vaches qui le récupère mais qui n'est pas très évidente.
 

Bon, je vous laisse, j'ai un Ludlum à finir ...
 

Dimanche 8
 

J'avais bien deviné que, un dimanche de beau temps, il y aurait affluence. Levé avec le soleil, j'étais donc sur le chemin dès 8h15.
 





 

J'avais aussi pensé que, peut-être, je n'irai pas jusqu'au sommet. Après une semaine où mes jambes et
mes genoux avaient été très sollicités, c'était envisageable.
 

Et bien les deux hypothèses se sont révélées exactes ! Rapidement, j'ai été rejoint, puis dépassé par des
groupes entiers, se racontant leur dernières vacances en Croatie ou bien la naissance du dernier de leur
petits enfants, a grand renfort de rires tonitruants.

 Le charme était rompu et la marche difficile sur une sente où on ne peut marcher qu'un de front, m'obligeant à laisser passer les meutes successives.


J'ai persévéré, l’œil fixé sur mon altimètre jusqu'aux 2000 où je me suis assis, comme au spectacle. Puis
tranquillement, je suis redescendu en coupant par le travers pour retrouver la tranquillité de mon
bivouac.
 

Du coup, il était trop de bonne heure pour rester ici déjeuner. Après avoir discuté avec Igor de notre
prochaine destination,


  nous avons repris la route. Le parking du Port de Balès était bondé, et dans la
descente vers Maoléon Barousse, j'ai croisé une bonne cinquantaine de voitures ! Je ne sais pas où elles auront
 trouvé à se stationner ...

Je trace la route jusqu'au Col des Ares où je me pose sur le parking juste avant le col. Un bon déjeuner,
une bonne sieste, un tour dans les bois (bredouille...) et je repars.

En chemin, à Ferrère, je fais le plein d'eau à la fontaine du village. Je voulais aussi faire le plein de gasoil, mais la station ne prend pas la carte bleue.


 


Le choix du bivouac de ce soir s'est porté sur le Parking de la Fontaine de l'Ours à Herran, tout au bout
de la vallée d'Arbas. Il y a là une jolie randonnée qui devrait m'aller.

Du monde mais de la place sur ce parking forestier où je rencontre deux couples de retraités, chacun en
fourgon (très VanLife), nous faisons la causette.

Puis chacun s'installe de son côté, nous serons au moins trois à passer la nuit ici.


 


Lundi 9
 

En effet, pas un bruit n'est venu déranger un sommeil bien mérité. La rando du jour étant donnée pour
une durée de 3h30, et sachant que je mettrait surement plus, je suis debout tôt et je fais les premiers
pas à 8h30.


 


Commencé dans la forêt, sur une large piste, le parcours atteint la cabane de berger qui marque l'entrée
sur les pâturages.


 

 Commence alors la longue montée jusqu'au Pic de Paloumère. Les derniers mètres
sont vraiment costauds.
 


Il y a ici de belles vaches grises, maquillées avec soin.



C'est là haut qu'il faut aller !


Au retour, deuxième sommet, celui de Cornudère.



Dans la descente, avant d'entrer dans la forêt, je croise un troupeau de brebis et sa bergère. Deux patous montent la garde, l'un d'eux me suis en aboyant jusqu'à ce que je m'éloigne suffisamment.

Igor n'en mène pas large et moi, je serre les fesses, impressionnant !



 

Je fais le retour par la crête de Cornoudère, le Tuc de Tucol, avant de redescendre par la forêt. Cette
partie est longue, avec des passages très délicats, des graviers glissant, d'ailleurs j'y fait un joli vol plané
qui me vaut quelques croûtes au bras droit ...
 

J'arrive sur le parking à midi et demie passé, je savais que je serai en retard sur l'horaire.

Il faut dire, 11 kilomètres pour 800 mètres de dénivelé cumulé, j'ai fait fort aujourd'hui ...


Étirements, déjeuner, sieste, rencontre avec un couple curieux du Mercos, tout ça nous mène en milieu
d'après-midi.
 

Je commence le retour vers le Tarn et Garonne, je sais que, trop fatigué, je ne ferai pas tout le trajet
aujourd'hui.
 

C'est dans le Gers, à Samatan, que je trouve un bivouac quelconque, mais qui a le mérite d'exister.
Je finirai la route demain matin, je serai à la maison pour le déjeuner à midi.

Avant, je fais un petit tour dans la ville voisine, Lombez, où trône une cathédrale millénaire.
 








 Et une belle halle a la charpente "a l'ancienne".

 

Je rejoint ensuite Samatan et son parking herbeux.



 

Mardi 10
 

Le bivouac n'était en effet pas top, un peu bruyant, la route ne passant pas très loin.
 

Par contre le réveil ce matin était inédit. Vu le bruit de chalumeau, j'ai d'abord pensé à un désherbeur
thermique, je me suis dit, ils sont gonflés quand même les municipaux, si tôt !
 

Et ça, pour être gonflés !
 





 

Une petite montgolfière sans nacelle, juste deux sièges accrochés au brûleur, un peu flippant mais assez génial.

 

Une belle rencontre pour finir ce voyage.