Vendredi 8 avril 2016
Cette date est importante : c'est en effet la première fois que nous partons pour un voyage sans date limite de retour.
La retraite de Mamydomi a changé la
donne et va dorénavant nous autoriser des voyages plus longs et donc
plus lointains.
De plus, n'étant plus tributaires des congés scolaires, nous pouvons partir hors
saison.
Pour ce printemps, nous avons choisi de
retourner en Espagne, mais cette fois, de descendre tout au sud, en
Andalousie.
La première étape est prévue vers
Perpignan pour une visite rapide à la famille.
Après un dîner en commun, nous allons
dormir sur un des parkings au centre d'Elne.
Nous y passons une bonne nuit.
Samedi 9 avril
No stress, nous prenons notre temps et
ne reprenons la route que vers 10 heures.
Sous la protection enneigée du Canigou,
nous filons vers la frontière.
Le Perthus, La Jonquiera, nous sommes
en Espagne.
Après Figueres, nous rejoignons la
Costa Brava. Palamos, San Feliu de Guixols, Playa de Aro, autant
d'endroits que j'ai fréquenté il y a plus de 50 ans, sous la tente, avec mes parents.
Bien sur, les petits villages de
pêcheurs sont devenus des stations balnéaires tentaculaires, le
charme d'antan a disparu avec les promoteurs du tourisme de masse, mais le ciel et la mer sont toujours bleus.
Il n'y a guère que Tossa del Mar pour
avoir gardé, grâce a la protection de sa côte découpée, un semblant d'aspect
villageois.
Nous contournons ensuite Barcelone
pour arriver à Sitges. Ici aussi, les années ont entraînées de
profonds changements, même si le front de mer est resté, lui, aussi
agréable.
Inutile de chercher un bivouac le long
de la mer. C'est à San Pere , sous le château et devant le
cimetière que nous trouvons un endroit qui nous parait sympathique.
Beaucoup de kilomètres aujourd'hui,
trop sans doute, car nous sommes vraiment fatigués. Il va falloir
prendre plus notre temps quand nous serons sortis de ces lieux voués
au tourisme.
En attendant, une bonne douche est la
bienvenue. C'est un des avantages du Mercos ...
Dimanche 10 avril
Nuit calme, reposante, ce matin, lever
en pleine forme à presque 9 heures.
Après le petit déjeuner et les
toilettes, direction le centre ville à pied pour une visite et
quelques courses.La bonne surprise de ce début de voyage, c'est le
prix du litre de gas-oil : en général moins de 1 euro, j'en ai même
vu a 82 centimes !
Cela va réduire d'au moins 10 % notre
budget carburant, bonne nouvelle.
Nous repartons vers 11 heures et demie,
retrouvons la côte après Tarragona, et faisons halte à Cambrils de
Mar pour le déjeuner. Nous flânons ensuite sur le front de mer, où
sont de jolies villas.
L'ambiance est beaucoup plus agréable
que sur la Costa Brava, moins de barres d'immeubles, de la verdure,
et nos premières perruches !
L'arrêt suivant se fera dans le delta de
l'Ebre, en bordure du fleuve, après Riumar.
Là aussi, nous nous promenons sur le
sentier de découverte du delta pendant une bonne heure.
De retour au camion vers 18 heures
trente, nous décidons de bivouaquer sur place.
Il y a un peu de monde en cette fin de
dimanche après-midi, beaucoup moins que dans les stations
balnéaires,et il semble que les gens commencent à repartir.
En effet, le parking du port de Riumar se vide
rapidement.
Nous y passons la nuit, seuls.
Lundi 11 avril
Encore une nuit au calme. Vers 8
heures, un peu de remue ménage au port, tant mieux, nous avons du
pain sur la planche.
Nous nous dirigeons par la voie rapide
vers Valence. Nous en sortons pour un petit tour à Peniscola, afin
de nous replonger dans l'urbanisation touristique.
Coup de chance, un
marché se tient en ville. C'est l'occasion de se plonger dans la
cohue polyglotte, et de faire des achats de fruits, de légumes et de quelques charcuteries.
Nous quittons la foule et nous nous
éloignons de la côte de quelques kilomètres pour casser la croûte.
Très vite, en bordure d'un verger d'orangers, nous trouvons notre
bonheur.
En plus, parcourant les rangs d'arbres
fleuris qui embaument l'atmosphère,
je trouve plein d'oranges laissées lors de la récolte.
Un réel plaisir de glaner, non pas
pommes ou kiwis comme chez nous, mais ces agrumes mûrs à point et
gorgés de sucre.
Nous reprenons la route pour arriver à
Valence dans l'après-midi. Nous y passons deux heures sans descendre
du Mercos, parcourant cette ville tentaculaire, et, après avoir
hésité à bivouaquer près du port, nous décidons de passer notre
chemin. Seule la vieille ville présente un intérêt, relatif selon
notre guide, et nous aurons l'occasion d'en visiter d'autres plus
attractives.
Direction l'arrière pays, Turis
exactement, où de nouveau, c'est au parking du cimetière que
nous trouvons un bivouac agréable.
Mardi 12 avril
Les « cementeri » espagnols
sont vraiments accueillants. Pour leurs hôtes disparus bien sur,
mais pour les routards en Mercos aussi.
Ce fut encore le cas cette nuit, et ce
sera encore le cas ce soir !
Entre temps, nous avons continué notre
route, après une petite ballade matinale qui me permet de jeter un œil sur la petite ville qui nous a accueillit pour cette nuit. Nous
avons choisi un chemin de traverse, en essayant d'éviter les « rutas
nacionales ».
De Turis, nous allons donc jusqu'à
Cofrentes. Très vite, nous prenons de la hauteur, les oliviers et
orangers laissent la place aux amandiers et à la vigne. Nous
débouchons sur de hauts plateaux, où la route, toute en lacets dans
la montée,
devient rectiligne sur des kilomètres, au milieu des
vergers et des champs de blé.
Nous déjeunons devant le village et
son château.
Ce que la photo ne dit pas, c'est que
si on se retourne, il y a deux cheminées qui crachent leur vapeur d'eau, au fond, au dessus du bâtiment blanc, vous les voyez ? C'est une magnifique centrale nucléaire qui justifie le
plan d'eau.
Nous continuons ensuite jusqu'à
Jarafuel, avant de rejoindre Albacete via Casas de Juan Nunez .
Nous passons l'après-midi dans la
ville, flânant au hasard, léchant les vitrines.
Non pas que celle-ci
présente un intérêt architectural ou artistique particulier, au
contraire, c'est un peu l'archétype de la petite ville espagnole
castillane, ce qui nous permet de nous baigner dans la vraie vie des
gens d'ici.
Nous nous arrêtons dans un café avec
wifi, ou pour deux euros la San Miguel, avec, offerts, une part de
tortilla et un petit saladier de cacahuètes et maïs grillés, nous
pouvons lire nos mails et en envoyer à la famille.
Après quelques emplettes au
supermercado, nous finissons la journée, après une trentaine de
kilomètres, devinez où ?
Et oui, sur le parking du cimetière de
Balazote, sur la route qui devrait nous mener ensuite à Ubéda.
De nouveau, un parking au calme, assez
plat, il faudra caler un peu tout de même, et ouvert sur des champs
d'amandiers qui permettent à Igor de se dégourdir les pattes au cul
des lapins.
Mercredi 13 avril
La météo s'est nettement dégradée
dans la nuit, c'était un peu prévu ...
Quelques gouttes, sans plus, mais ce
matin, une fraîcheur notable et un ciel menaçant.
Après avoir fait le plein d'eau au
robinet du cimetière, nous partons pour la Sierra de Segura.
Nous entrons en Andalousie sous la menace des nuages
Stop and go à La Puerta de Segura pour
le plein de G.O et quelques courses dans un supermercado.
Puis nous partons en direction de notre
étape de ce soir, à Cazorla.
La route s'élève peu à peu, quelques villages parsèment cette montagne sauvage
et nous croisons quelques beaux cervidés dont je n'arrive à photographier qu'un arrière-train en fuite.
Nous arrivons à la retenue d'eau sur le Guadalquivir, que nous suivons
pendant plusieurs dizaines de kilomètres, sous un crachin têtu.
La route suit ensuite le cours de la
rivière,
puis grimpe jusqu'au Puerto de las Palomas, à 1290 mètres,
d'où la vue est époustouflante.
Sitôt le col passé, la pluie cesse et
la température remonte rapidement
Le paysage change aussi de façon
spectaculaire, des millions d'oliviers à perte de vue couvrant tous
les flancs de la montagne.
Nous redescendons vers 750 mètres et
arrivons à Cazorla vers 16 heures trente.
La ville est très escarpée, mais, en
suivant les indications, nous trouvons à nous garer sur un plat, en
dessous du grand parking gratuit du bas de la ville.
De là, nous nous dégourdissons les
jambes et les pattes le long du rio qui traverse la ville, aménagé
agréablement, puis revenons au Mercos à travers le joli quartier
surplombant le torrent.
Nous faisons connaissance avec un
couple d'espagnols, qui s'installe à nos côtés dans un Partner
Tepee aménagé sommairement.
Lui parle un bon français, et nous
conseille sur quelques randonnées, hélas un peu trop longues pour
nos vieux genoux.
Chacun rentre ensuite chez soi.
Il est temps de penser à l'apéro ...
Jeudi 14 avril
Nous étions un peu cernés par
quelques chiens aboyeurs, deux chevaux hennissant et un âne dans le
lointain ...
Mais la nuit venant, tous ces animaux
ont fait comme nous, ils se sont endormis.
Lever 8 heures trente, et vers 9
heures et demie, nous laissons le Mercos sur son parking et montons
vers la vieille ville. Arrêt à l'Oficina de Turismo pour quelques
conseils qui nous permettent une jolie ballade, vers le château,
puis une belle cascade, avec retour à travers les ruelles du
quartier typique. En tout, trois heures de découverte de cette très
jolie ville de Cazorla qui mérite vraiment ce séjour.
La ville et son château, accrochés à la falaise, surplombe des milliers d'hectares d'oliviers.
Depuis notre arrivée dans cette superbe région d'Andalousie, je me régale à observer les détails de l'architecture que sont, en particulier, les grilles en fer forgé, les portes, dont certaines sont de véritables œuvres d'art, et bien sur, les patios qui, le plus souvent, sont offerts aux regards à travers les doubles portes laissées ouvertes par les occupants.
Après un bon déjeuner, il est temps
de repartir vers le sud. Nous le faisons par une route aussi
accidentée que merveilleuse. Par le Port de Tisoar, où nous ne
résistons pas au plaisir de grimper jusqu'à la tour du lieu, ce qui
nous permet de découvrir un panorama somptueux sur la vallée que
nous quittons,
L'arrivée au sommet de l'édifice n'est pas fait pour ceux souffrant de vertige
mais de là, quelle vue !
Puis voilà Pozo Alcon, le barrage de Negratin et sa
retenue qui semble émerger du désert.
Nous y rencontrons un couple
de vieux anglais, lui parlant un français très acceptable, et avec
qui nous taillons le bout de gras. Nous repartirons avec l'adresse
d'un camping intéressant à Séville.
Nous arrivons à Guadix vers 17 heures
trente. Juste le temps de faire un saut à l'O.T. d'y prendre un peu
de docs, et de profiter du wifi. Puis, nous découvrons cette jolie ville
Il est temps de rechercher notre
bivouac de ce soir. Nous sortons de la ville, bifurquons rapidement
vers Alcudia de Guadix et, pistant les panneaux indicateurs,
choisissons au hasard la direction du Mirador de San Gregorio .
Là, après le stade et la Plaza de
Toros,
nous découvrons un large parking, un peu terrain vague comme
souvent dans ces régions,
mais avec une vue imprenable sur la Sierra
Nevada, et les habitations troglodytes du village.
La nuit tombe, peignant de rose orangé
les sommets environnants.
Si le calme se confirme, ce sera un des
bivouacs les plus somptueux que nous aurons fréquenté...
Vendredi 15 avril
Ce fut calme, et donc je confirme la
splendeur de ce bivouac.
Au programme aujourd'hui, les
Alpujarras. Nous entrons en zone un peu plus touristique, mais en
traversant la montagne du nord au sud via le Puerto de la Ragua, nous
ne verrons pas grand monde !
Cette route est superbe, certes un peu
sinueuse, difficile de dépasser les 25 de moyenne.
Mais les
paysages, les panoramas, sont somptueux.
Une fois le col passé, la végétation
devient vite très méditerranéenne, cactus, figuiers de barbarie,
figuiers arbres, de la vigne un peu partout. La température remonte
un peu malgré l'altitude, il fait même carrément chaud au soleil.
Nous traversons Laroles, continuons
vers notre étape de ce soir, Trevelez, réputée pour ses jambons.
La montagne devient très aride,
parsemée de villages accrochés à ses flancs, leur couleur blanche
tranchant sur le gris de la pierre et de l'ardoise.
Une fois arrivés à destination, nous
passons un bon moment dans le village. Celui-ci, conseillé dans tous
les guides est peu fréquenté en cette saison. Nous montons jusqu'au
troisième niveau, le Barrio Alto, à presque 1700 mètres. Une vraie
randonnée !
Nous visitons un des nombreux lieux de
vente des fameux jambons, mais les prix très touristiques nous
découragent.
Dans une ruelle, un fabricant de ces portes si belles, qui font la fierté de presque tous les habitants.
Nous repérons soudain une camionnette
française, avec une inscription citant Chabeuil dans la Drôme !
C'est là qu'habite notre fils le plus jeune ...
Nous discutons un bon moment avec ce
couple de commerçants, en vadrouille dans leur petit Renault très
sommairement équipé ! Il sont passé par Grenade et nous indique un bon plan de parking, à 200 mètres de l'entrée de l'Alhambra, qui nous éconnomisera les 30 € demandé par camping-car et par 24 heures sur les parkings officiels !
Nous nous quittons avec promesse de
visite à leur boutique de produits bio, lors de notre prochain
passage à Chabeuil.
Comme partout dans ces montagnes, l'eau coule à flot de fontaines publiques, ce qui permet de faire le plein sans problème;
Un parking en balcon, bien plat, nous
tend les bras, nous décidons d'y passer la nuit. Il est occupé par
un hollandais en camionnette aménagée avec qui nous faisons un brin
de causette en anglo-franco-espagnol. Nous sommes rejoint en
fin d'après-midi par un couple d'allemands en camping-car Mercedes
encore plus petit que le nôtre.
Le temps d'un apéro, d'un petit dîner
et de quelques parties de rami, et nous grimpons à l'étage pour un
sommeil réparateur.
Samedi 16 avril
A part quelques aboiements sporadiques,
la nuit aura été bonne. Nous nous levons un peu plus tôt qu'à
l'habitude.
Nous reprenons la route dès 9 heures.
Celle-ci nous fait traverser les
fameuses Alpujarras, montagnes arides parsemées de villages
accrochés aux flancs de celles-ci.
Nous en traversons ou apercevons avant de rattraper la nationale 323 à Beznar, non sans
avoir pris en stop un jeune anglais habitant le coin et que nous
laissons en passant à Orgiva.
Peu d'humains dans ces hauteurs arides, mais quelques cervidés intrépides.
De là, nous nous dirigeons plein sud, vers Nerja, donnée
pour une des stations les moins défigurantes de la côte.
Petite halte à Salobrena pour le
déjeuner et une petite ballade le long des plages, avec le premier bain ... de pieds.
C'est vrai que les constructions sont
plus aérées, qu'il y a un peu moins d'immeubles cachant la vue sur
cette partie de la côte. Mais ce sont tout de même des stations
très touristiques, où les architectes ont redoublé d'imagination
d'un goût discutable.
Le routard nous incite à pousser 8
kilomètres plus loin, dans l'arrière pays, jusqu'à Frigiliana. Cette petite ville
blanche est donnée pour une des plus jolies de la Costa del Sol.
C'est vrai que ses ruelles, surtout
celle de la ville haute, sont superbes, colorées, fleurie.
Et aussi des boutiques touristiques,
mais en nombre raisonnable.
Nous y déambulons longuement, j'y fais
l'emplette d'avocats du cru et de petits fruits inconnus mais
délicieusement parfumés.
Une visite à l'O.T nous permet une
connexion wifi, tout va bien chez nous.
Nous nous sommes garés sur un petit
parking à mi-hauteur de la ville, et comme nous nous sentons bien
ici, nous décidons d'y passer la nuit.
Nous en profiterons pour
nous offrir un dîner tapas et sangria dans un des nombreux restaurants.
Dimanche 17 avril
Contrairement à ce que le parking en ville pouvait
laisser augurer, la nuit a été très calme. C'est seulement sur le matin
que quelques voitures garées sur le même parking sont parties, nous
réveillant par la même.
Nous prenons notre temps, et reprenons
la route vers 9 heures trente.
Nous redescendons vers Nerja, et
passons un long moment dans les rues menant au Balcon de Europa,
large esplanade dont la partie finale surplombe la mer.
La ville est agréable, d'autant plus
que, comme depuis que nous sommes partis, il n'y a pas foule.
Nous repartons, décidés à remonter
sur Grenade par la « vallée tropicale » qui doit son nom
à la variété étonnante de fruits qui y sont cultivés :
bananes, avocats, nèfles, papayes, mangues, pour la plupart, hélas,
mûrs en hiver.
Nous marquons un arrêt à Otivar où
une fête locale bat son plein. Nous serions bien restés pour goûter
à l'alléchante fricassée de poulet à l'ail, mais
le niveau sonore hallucinant régnant
dans la salle des fêtes nous chasse, dépités.
Jusqu'ici, la route, serpentant au
milieu de ces vergers étonnants, était déjà belle. Mais la longue
montée jusqu'aux 1300 mètres du haut plateau avant Grenade est un
enchantement. Bien sur, il faut compter deux bonnes heures pour faire
ces 70 kilomètres, mais le spectacle est somptueux. La montagne,
sauvage, aride, mais en même temps couverte d'une flore rase mais
incroyablement variée, le blanc étincelant du calcaire,
contrastant avec le vert profond des arbustes, les perspectives et
panoramas époustouflants avec la mer pour toile de fond, bref, à
mon avis, un parcours a ne pas rater !
Nous arrivons enfin à Grenade, et
après avoir nous être un peu perdu dans la ville basse, nous
trouvons le chemin de l'Alhambra et nous dénichons sans problème le petit parking indiqué par nos drômois.
La situation est idéale pour la visite
du site, un petit 1/4 d'heure à pied. Bien sur, l'environnement
immédiat n'est pas top, la route est très proche, espérons que la
circulation se calme la nuit !
Par contre, l'emplacement est un balcon
sur toute la ville de Grenade et la plaine alentours.
Nous terminons l'après-midi en faisant
une belle ballade qui nous permet de repérer les lieux où il nous
faudra être demain matin vers 7 heures pour acheter nos billets
d'entrée. Nous profitons aussi un peu des danseurs de rue.
Retour au Mercos où une bonne douche
nous attend, avant un repos bien mérité, non sans avoir avant, jeté un coup d’œil sur Grenade la nuit.
Lundi 18 avril
Il y a bien longtemps que j'avais fait
sonner le réveil à 6 heures !
Debout là dedans, 3/4 d'heure plus
tard nous partons d'un bon pas vers l'Alhambra. Déjà quelques
dizaines de personnes font la queue, nous nous joignons à elles.
A 8 heures, la queue a pris de
l'ampleur, sans pour autant être énorme.
A 8 heures trente, nous
pénétrons dans le lieu tant convoité.
Tout a été photographié de l'Alhambra. J'ajoute ma très modeste contribution, essayant de trouver des angles ou des détails originaux.
Des jardins d'abord, somptueux :
Des palais ensuite, à la beauté et l'élégance indescriptible :
Du haut du site, le quartier de l'Albaicin et ses villas sympathiques:
Pas de discours par contre, là aussi,
tout a été dit, écrit, cette visite est une expérience unique à
faire une fois dans sa vie.
Sur le plan pratique, l'idéal est bien
sur de réserver les billets par internet, le passage au contrôle
est bien plus rapide, une file prioritaire étant réservée à cet
usage.
Sans billets, le bon plan est d'aller
derrière la librairie, seul endroit où on règle par C.B, et où la
queue est moins importante.
A mon avis, il est indispensable d'être
à l'entrée de bonne heure, le gros de la troupe, et en particulier
les groupes arrivent en milieu et fin de matinée. Et là, cela
devient beaucoup moins agréable ...
Vers 12 heures trente, nous regagnons
notre chez nous, où Igor, le pôvre, a dû patienter toute la
matinée.
Après avoir repris quelques calories,
nous trouvons à nous garer à un quart d'heure à pied de la vieille
ville. Visite de l'extérieur de la cathédrale, des anciennes
ruelles, des venelles arabes qui jouent les souks.
Enfin, nous quittons la belle
Andalouse. Après avoir tenté en vain de faire le plein de GPL,
station introuvable à Grenade, 6 adaptateurs inefficaces dans une
station sur la route (vive l'Europe!), il nous faut plusieurs
tentatives avant de trouver, après avoir décidé de partir un peu
dans la campagne, après Loja, un petit parking où nous espérons
être un peu au calme.
Pour le moment, c'est mal parti, ça
aboie dans tous les coins ...
Inch allah !
Mardi 19 avril
Pueblo de la Rayo, charmant village qui
nous a accueilli cette nuit. A part quelques aboiements, inévitables
dès que l'on dort dans les villages de la région, ce fut un bivouac
acceptable. Par contre, le temps s'est gâté, il a plu dans la nuit,
et le ciel reste couvert.
Ce matin, nous faisons le plein d'eau à
la fontaine publique avant de reprendre la route vers Villanueva del
Trabuco, puis de redescendre sur Antequera où nous arrivons vers
midi.
De nouveau, les petites routes
empruntées nous ont proposé de beaux paysages, avec toujours des
oliviers à perte de vue, avant de gagner de l'altitude et de
déboucher sur un plateau cultivé et riche.
Nous trouvons une place en ville, au
parking de l'église Santa Maria où nous déjeunons.
C'est ensuite une longue promenade dans
la ville, connue pour le nombre important de ses églises et
couvents, et pour son Alcazaba que nous ne visiterons pas, pas plus
que les églises dont l'entrée est partout payante.
Igor profite de l'eau coulant partout en abondance, pour étancher sa soif à une jolie fontaine.
Par contre, nous nous régalons des
entrées de maison, joliment décorées d'azulejos, et des patios des
anciens palais.
En fin d'après-midi, alors que la
météo ne s'améliore pas, nous poussons jusqu'à une curiosité
géologique, El Cortal d'Antequera, à une douzaine de kilomètres.
A 1250 m d'altitude, cet ancien plateau
karstique a été entièrement sculpté par l'érosion. Le résultat
est très impressionnant, le brouillard de nuages dans lequel
nous baignons ajoutant un peu de fantasmagorie à l'endroit. Malgré les 12° ambiant, nous faisons une promenade
d'une petite heure au milieu de ces sculptures minérales étonnantes.
Nous décidons de rester pour la nuit
sur le parking du lieu, en compagnie de quelques autres camping-cars.
Nous sommes rapidement enveloppés par d'épais nuages cotonneux,
l'ambiance est islandaise ...
Mercredi 20 avril
Quelle nuit mes aïeux ! Des
trombes d'eau ont joué au tambour sur le lanterneau, elles se sont
calmé vers 8 heures et demie, mais l'épaisseur des nuages empêchait
de voir à 5 mètres.
Même les vaches semblent étonnées par cette ambiance
Nous décidons donc de redescendre,
dommage, nous aurions passé un peu plus de temps dans cet endroit
étonnant.
La pluie drue, mêlée de grêle nous
suit pendant toute la descente, puis, après une trentaine de
kilomètres, nous commençons à reprendre espoir, elle cesse et
quelques trouées apparaissent au milieu des nuées grisâtres.
Nous traçons la route vers Ronda, en
marquant juste un arrêt -provisions au charmant village de Cuevas de
Becerro: pain, viandes, et nous craquons pour une friture de petits
poissons genre éperlans.
Nous arrivons à Ronda vers 13 heures
et allons nous installer dans le premier camping depuis notre
départ, El Sur, donné partout pour être de qualité.
Ici aussi, il a plu, et les
emplacements sont un peu boueux. Nous arrivons tout de même à nous
installer et à préparer un bon déjeuner, friture de poissons qui
laisse un agréable parfum...
La météo est très
variable, genre giboulées, mais va vers l'amélioration. Le camping
est à environ 3/4 d'heure à pied du centre ville, nous décidons
d'attendre 16 heures en espérant passer à travers les averses.
Pendant ce temps là, Domi profite de
la laverie pour une grande lessive.
Jeudi 21 avril
Malheureusement, les giboulées ont
persisté, nous avons décidé de remettre à aujourd'hui la visite de la
ville.En attendant, rami et bouquins nous aurons permis de passer
l'après-midi, entrecoupée de grosses averses. Vers 18 heures,
direction la douche, chaude et longue, longue ...
Ce matin, le soleil a repris ses
quartiers, même si le ciel n'est pas encore indemne de quelques
nuées blanches.
Vers 10 heures, nous quittons le
camping pour nous garer à l'entrée de Ronda, dans une rue très
pentue (ce détail à son importance, vous verrez par la suite
...)
C'est ensuite la visite de Ronda, de son pont neuf vraiment
impressionnant,
qui surplombe un ravin qui l'est tout autant,
de ses quartiers colorés par les devantures des
restaurants et boutiques à touristes,
La partie moins envahie est elle aussi intéressante
Au coin d'une rue, rencontre surprenante, disons même renversante !
Igor, toujours assoiffé, trouve une nouvelle fois son bonheur,
C'est vers 13 heures trente que nous
rejoignons le Mercos dans sa rue en pente.
Je ne sais pas si j'ai déjà dit que
le Mercos, par ailleurs un excellent camion, a un défaut pour lequel
il faut être très vigilant. A partir d'environ 45 litres consommés
sur les 70 que contient son réservoir, dès que la pente est
importante, soit dès que le nez du véhicule est nettement plus haut
que son cul, la pompe se désamorce.
Et ce fut le cas ici !
Heureusement, personne garé derrière
nous, j'ai pu donc reculer au point mort, sans direction ni freinage
assisté. Chaud, chaud, mais réussi.
Nous n'avons pas regardé le prix du
carburant dans la première station trouvée juste en sortie de ville
...
Après un arrêt déjeuner dans la
campagne, nous commençons un petit circuit de quelques uns des
« villages blancs ».
Sétenil, connue pour ses bodegas insérées dans les falaises, nous accueille, nous nous y
promenons longuement, c'est vraiment un moment très agréable.
Les azuleros recouvrent parfois la façade entière
Puis nous nous dirigeons vers Grazalema en passant par Campina et Montecorto, par une route serpentant à travers de
magnifiques paysages, panoramas montagneux en fond de pare-brise,
vallonnements verts de céréales, d'oliviers, de prairies grasses où
paissent des troupeaux de brebis et de chèvres, au premier plan.
Un
itinéraire que je recommande grandement.
Enfin, après une longue montée vers
son cirque glaciaire apparaît Grazamela, joli village moins visité, où nous déambulons également.
Puis, nous
déjeunons dans un des nombreux restaurants, d'un plateau de tapas
très copieux accompagnés de deux verres d'excellent vin du cru.
Le grand parking du centre du village
n'est pas autorisé pour passer la nuit, nous redescendons donc d'un
petit kilomètre pour stationner sur un grand terre-plein en bord de
route, en compagnie de 5 ou 6 autres camping-cars.
Vendredi 22 avril
Bonne nuit, pas vraiment bruyante. Ce
matin, nous faisons un brin de causette avec les 3 couples avec qui
nous avons partagé notre coin de terre battue Ils sont français,
viennent d'Aquitaine et font le tour de l'Andalousie à l'envers du
notre.
Le but de la journée est de regagner
Séville sans se presser. Nous prenons donc les petites routes et par
El Bosque, Prado del Rey,
rejoignons Arcos de la Frontera.
La ville est vraiment agréable, même
si la parcourir à pied est une vraie épreuve sportive tant les
pentes sont nombreuses et importantes. Mais tous ses coins et
recoins, toutes ses ruelles, ses portes ouvertes sur de jolis patios
sont autant de découvertes.
Beaucoup de bâtiments anciens, de
couvents et de basilique, après deux bonnes heures de ballades, nous
rejoignons le Mercos que nous avions garé au bord de la rivière
Guadalete, fourbus mais contents.
Nous y cassons une bonne croûte avant
de passer un moment à discuter avec un couple de britanniques
installés ici depuis une dizaine d'années. Comme cela nous arrive
souvent, c'est à partir du chien Igor que la conversation démarre.
Ensuite, ça dépend ....
Nous repartons vers 15 heures, toujours
en évitant les grands axes, via Espera puis Las Cabezas de San Juan,
Los Palacios y Villanueva, avant de rentrer dans l'aglomération
Sévillane.
Grâce aux Vauclusiens rencontrés au
camping de Ronda, nous trouvons sans encombre le parking « sauvage »
où ils avaient stationné lors de leur séjour. Il s'agit d'un
parking en terre battue, le long du Guadalquivir, dans le quartier de
l'expo universelle de 1992, gardé par quelques blacks qui assurent
contre 3
euros par 24 heures, la sécurité des
véhicules.
D'autres aires existent, officielles, le prix n'est pas
le même !
Nous finissons l'après-midi par une
ballade de l'autre côté du fleuve grâce à une passerelle toute
proche, flânons un peu dans les rues commerçantes grouillantes de
monde attablé aux terrasses, essayons de trouver des renseignements
sur les tours en bus touristiques que nous voulons faire demain.
En fait, nous sommes rapidement abordés
par une élégante jeune femme qui vend les billets à la demande,
dans la rue. Après un instant de méfiance, il apparaît qu'elle est
en effet autorisée à cette activité, elle est même équipée d'un
terminal pour carte bancaire.
Nous regagnons donc notre parking, fin
prêt pour la découverte de Séville demain.
En attendant, apéro, douche, dîner et
dodo, après un coup d’œil à Séville dont les lumières s'allument.
Samedi 23 avril
Bien sur, il ne faut pas s'attendre à
un calme absolu lors d'un bivouac en ville comme c'est le cas. Mais
avec l'aide des boules de monsieur Quiès, ça ne se sera pas trop
mal passé ...
Nous démarrons vers 9 heures trente et
mettons une heure pour rejoindre la Plaza de Toros où nous prenons
le bus touristique à impériale. Séville est très étendue, et
c'est sans doute, avec le vélo que nous n'avons pas, le meilleur
moyen de se faire une idée des différents aspects de la cité.
En une heure et demie, et avec un bon
bol d'air (prévoir une petite laine pour les frileux), nous
découvrons les quartiers populaires de La Macarena et de Triana, les
deux quartiers des expositions universelles de 1992 et 1929, et un
peu de la ville ancienne.
C'est ensuite à pied que nous nous
perdons dans les rues, places et ruelles de la ville historique.
C'est souvent en levant les yeux que l'on aperçoit les plus jolies
choses.
Nous y déjeunons d'un plateau de
tapas, continuons notre ballade qui nous conduit jusqu'à la fameuse
et très impressionnante Place d'Espagne qui, à elle seule, mérite
la visite.
C'est le week-end, et si c'est le bon
moment pour stationner comme nous l'avons fait, c'est sans doute
aussi à ce moment là que la foule est la plus importante dans la ville !
En reprenant le bus, dont les billets
permettent de les prendre autant de fois que l'on veut, où l'on veut
sur leur parcours et ce pendant 48 heures, nous nous rapprochons de
notre hôtel roulant, où nous nous écroulons, fourbus, après une
dernière demi-heure de marche.
Il ne reste plus qu'une seule solution pour soulager nos pieds fatigués :
Dimanche 24 avril
Deuxième journée dans Séville. Le
temps s'est remis au beau après quelques jours assez moyens.
De la passerelle de la Cartuja, qui
permet de rejoindre le cœur de la ville, notre lieu de villégiature
a bonne mine.
Pas de bus aujourd'hui, nous utilisons
nos baskets. En fait, en une grosse demi-heure, nous sommes de
nouveau au pied de la cathédrale, en passant à travers des quartiers beaucoup plus populaires.
Comme hier, la queue pour visiter
l'Alacazar est impressionnante !
Au moins deux heures d'attente, au delà
de notre capital de patience. Ceci est sans doute dû au week-end, la
grande majorité des visiteurs étant espagnols. Le conseil, comme
pour la visite de la cathédrale, est de venir plutôt en semaine,
voir de réserver les billets sur internet à l'avance.
Nous continuons donc à flâner, le nez
en l'air. Le cœur de ville qui hier était envahit par les lécheurs
de vitrine des rues commerçantes, est aujourd'hui
plus tranquille.
Une petite place accueille un marché d'art sympathique
Igor y rencontre un cousin ibère
Un café typico
Pourquoi me retrouve-je toujours face à ce genre de marchandises ?
J'aime bien les chiens, mais là, quand même !
Encore une placette, toute en demi-cercle, que des stands de numismates
Et puis toujours la ville, belle, belle,
Les azuleros racontent parfois toute une histoire
Et quand on dit les belles andalouses ...
Domi craque pour ces deux petites communiantes et leurs poupées
Enfin, vers 13 heures trente, nous
sommes de retour au camion. Déjeuner rapide, rangement, un au revoir
à nos gardiens blacks, à priori des nigérians, fort sympathiques
(les deux nuits nous ont coûtées six euros).
Puis c'est le départ, 140 kilomètres
à couvrir pour être à Cordoba ce soir. Toujours par les routes
secondaires, celles qui suivent le Guadalquivir, à travers cette
vaste plaine de vergers d'oranges, de mandarines, de pomélos dont je
glanerais deux bons kilos, et de céréales, oliviers, avec quelques
vaches et moutons, nous prenons notre temps.
Almodovar del Rio possède un bien beau château
Trop tôt pour les figues de Barbarie, elles sont juste en fleur
Nous approchons de Cordoue, nous sommes accueillis par des dizaines de cigognes perchées sur tout ce qu'elles trouvent
Vers 5heures et demie, nous garons le
Mercos sur le petit parking sud du cimetière Nostra Senora de la
Salud. De l'autre côté existe un grand parking payant (10 €/24
h), avec aire de services et caméras.
Le cimetière est ouvert, j'en profite,
sous l’œil bienveillant du gardien, pour faire le plein d'eau, avec
mon jerrican de 10 litres.
Nous terminons la journée par un petit
tour de repérage dans le vieux Cordoue tout proche.
Un bon dîner, avec en apéritif un jus
de pomélo, délicieux.
Reste à espérer que le coin, en ville
tout de même, ne soit pas trop bruyant.
Lundi 25 avril
Pas trop de bruit, en effet, jusqu'à 7
heures et demie, où le parking dont nous étions presque les seuls
occupants, s'est remplit de voitures de gens travaillant dans le
coin.
Courageuse, Domi était sur le pont de
bonne heure et dès 8 heures, elle partait pour la visite de la
Mezquita.
Bien lui en a pris, car le lundi,
l'entrée de celle-ci est gratuite de 8h30 à 9h30.
Nous nous sommes retrouvé vers 11h00, après que j'ai fait un peu courir Igor dans le grand parc tout
proche, et complété le plein d'eau.
Ensuite, promenade libre dans la
vieille ville, son quartier juif en particulier et ses ruelles
fraîches et colorées.
Vers 14 heures, nous passons à table
dans notre cantine à roulette, et après un brin de sieste, quittons
les lieux pour un réapprovisionnement général dans un supermarché
de la périphérie.
Retour en ville, arrêt à l'aire de
service pour les vidanges, et nous trouvons un autre parking, plus
proche du centre, ombragé, et à priori autorisé.
Nous nous installons confortablement,
en attendant l'heure de retourner en ville, pour un repas spectacle
de flamenco, pendant qu'Igor gardera le Mercos.
Mardi 26 avril
Nous avons en plus bien dormi sur le
deuxième parking trouvé en ville, au pied du Théatro Axerquia, lui aussi à conseiller.
Toujours grand bleu ce matin au lever,
il est temps de commencer à penser au retour à la maison.
Direction donc Tolède. La route va de
sierras en plateaux, passages de cols à 800 ou 900 mètres, longues
lignes droites à travers des paysages, tantôt très dénudés,
tantôt boisés de chênes lièges ou de pins, parfois cultivés,
céréales, oliviers, vignes en arrivant sur Tolède.
Nous avons quitter l'Andalousie pour
entrer en Castilla la Mancha,
et une des premières choses que nous y voyons, je vous le donne en mille !
L'architecture des
villages est plus banale, mais on y voit la vraie vie des castillans.
J'étais étonné de n'avoir vu, jusqu'ici, que très peu de troupeaux, bovins ou ovins. Ici, les moutons sont rois, et ont toute la place voulue pour paître
Je pensais faire une étape avant
Tolède, mais rien ne nous inspire. Nous traversons Puertollano,
Ciudad Réal, mais ce sont des villes sans grand intérêt. De plus, les
routes sont très roulantes et vers 16 heures trente, nous y sommes.
Une brève visite à l'Office de
Tourisme, pour nous procurer un plan de la ville, puis, nous sortons
de celle-ci et trouvons, à une dizaine de kilomètres vers La Puebla
de Montalban, un fond de vignes, le long du Tage, accueillant.
Igor est à l’affût, il lui sort des
lapins de partout.
Si le vigneron ne vient pas nous
déloger à coups d'escopetta, nous devrions passer une bonne nuit.
Mercredi 27 avril
Le vigneron est passé, mais ce matin,
un peu avant notre départ. Pas agressif pour un sou, juste un salut
poli.
Sinon, bien dormi, au calme. Météo
incertaine, ciel couvert, pas bien chaud.
A 9 heures, nous sommes déjà au
parking, en bas de la ville, pas plein mais pas loin. Il est gratuit et permet de passer la nuit.
Toute la matinée, nous nous perdons
dans le vieux Tolède. Nous serons un peu déçu, impression de
crasse, manque d'entretien, monuments sans beaucoup de style.
Il faut dire que, sortant de Séville, ou Cordoue, la comparaison est difficile ...
Quelques belles façades tout de même, de beaux balcons fermés, et
des murailles en bon état de conservation.
Suivez moi pour la visite :
En fin de matinée, le soleil revient,
donnant une peu plus de couleur à tout ça.
Nous repartons un peu frustré, vers
Aranjuez, dont le concerto résonne à nos oreilles. Quelle
déception ! D'abord par le paysage, industrialisé, couvert de pylônes, puis par la ville elle-même, très quelconque, et son
château, à l'abandon, envahi d'herbes folles.
Une folie de monarque dans cette petite ville excentrée.
La suite n'est pas plus folichonne, la
route que nous prenons vers la Mar de Castille, autovia récente,
suit la voie du train grande vitesse, elle aussi récente, et avec
l'ancienne RN400 qui a été conservée, entaille le paysage comme
une immense plaie ouverte.
Il faut attendre Tarancon pour
retrouver une route plus sauvage, s'enfonçant dans la montagne
aride.
Après plus de 250 kilomètres, nous
trouvons, à Almonacide de Zorita, d'abord une fontaine généreuse
qui nous permet de refaire le plein d'eau, puis en fouillant un peu
le village, un chemin menant à une petite chapelle et son cimetière
avec juste ce qu'il faut de parking pour le Mercos.
A table !
Jeudi 28 avril
Encore un bivouac sympa, très au
calme, réveil aux chants des oiseaux.
Je suis le chemin qui fait le tour du
village, cette petite vallée est irriguée par tout un système de
canaux, c'est un peu une oasis.
Nous repartons vers le nord,
en privilégiant comme toujours les petites routes.
Surprise après quelques kilomètres, il y a un intrus dans le Mercos !
Quand cet oiseau a t-il décidé de squatter chez nous, mystère ...
Nous traversons ainsi une multitudes de
paysages différents, mais tous situés vers 1000 mètres d'altitude.
Ce sont d'abord de grands barrages
hydrauliques et leurs retenues qui façonnent le paysage.
Puis, de grandes forêts de pins, de
hautes plateaux, certains couverts de céréales, d'autres quasi
désertiques.
Vers 13 heures, arrêt déjeuner au
bord du Tage, dans sa partie haute où il ressemble à un torrent de
montagne.
Très peu de villages, nous traversons
Molina et sa forteresse impressionnante,
avant de rattraper l'A 21
qui nous amène à Saragosse, que nous traversons de part en part.
Presque 300 kms depuis ce matin, il est
temps de trouver un bivouac. Un panneau indicateur « Sanctuaire
de Nostra Senora de Magallon", la route monte, monte, et débouche sur un endroit
extraordinaire, surplombant l'ensemble du paysage.
Un grand parking, quelques voitures,
françaises pour la plupart. L'endroit est un lieu religieux, mais
aussi un hôtel et une auberge.
Nous y dînerons et resterons dormir
devant ces somptueux panoramas.
Vendredi 29 avril
Un dîner simple, quelques mots
échangés avec les randonneurs français, tous des Pyrénées
Atlantiques, qui logeaient sur place, une nuit d'un calme absolu, encore un bivouac très
agréable.
De plus, il fait grand beau ce matin,
ce qui nous décide pour une rando dans les Monegros, à une
cinquantaine de kilomètres, conseillée par nos compatriotes.
Nous redescendons donc de notre
perchoir et nous reprenons la route plein
nord.
Les cigognes sont toujours là, nichant en grand nombre.
Malheureusement, très rapidement, le ciel se couvre jusqu'à
devenir menaçant De plus, un coup de fil nous averti d'un souci de
santé d'une des anciennes de la famille.
Du coup, nous changeons nos plans et
décidons d'un retour anticipé au bercail.
Environ 350 kilomètres à faire dans
la journée, toujours par les routes secondaires, mais roulantes.
Nous passons par Barbastro, Ainsa,
entrons dans les Pyrénées Espagnoles en longeant le Rio Cinca et son immense retenue d'eau,
passant au pied du Monte Perdido
pour entrer en France par le Tunnel
de Bielsa.
Après un arrêt dans cette petite
ville de montagne pour les dernières emplettes, puis un déjeuner
rapide le long du rio,
nous parcourons les trois kilomètres du
tunnel.
La neige n'est pas loin, d'un côté comme de l'autre,
mais
la météo est agréable. Saint Lary, Lannemezan, Auch, nous arriverons
chez nous vers 17 heures.
Premier et beau voyage lointain ; l'Andalousie est magnifique, nous avons eu deux gros coups de cœur : Ronda et Cordoue, pour l'unité de leur architecture.
Les montagnes sont somptueuses, la Sierra Nevada et ses villages font aussi partie de nos endroits préférés.
Aucun problème pour trouver des bivouacs originaux, nous n'avons jamais vu la Guardia Civil et n'avons jamais ressentis de craintes particulières.
Des aires un peu partout pour les services, vidanges essentiellement, car on trouve de l'eau un peu partout.
3800 kilomètres de belles découvertes et l'envie, déjà, de retourner voir tout ce que nous avons raté cette fois.