Dès que les températures ont la fièvre, et cela devient de plus en plus fréquent en été, nous allons prendre le frais quelques jours en altitude, en attendant que le thermomètre se calme un peu.
Vers le nord, c'est le massif central, Aveyron, Lozère, Cantal.
Vers le sud, les Pyrénées bien sur, avec une petite préférence pour l'Ariège.
Et tout ça à plus ou moins 200 kilomètres ...
La semaine dernière, nous sommes donc partis dans la région de Castillon en Couserans pour une semaine de randonnées en montagne ariégeoise.
Dimanche 19 juillet
Nous prenons la route en début d'après-midi avec comme première destination la vallée du Biros. Ces vallées ariégeoises sont pour la plupart des culs de sacs. Ceux-ci sont souvent équipés de parkings plus ou moins aménagés, d'où partent de multiples randonnées.
Cette vallée se termine à Eylie. Là, on trouve à se garer près des installations de lavage du minerai de zinc et de plomb qui provenaient des anciennes mines qui parsèment la montagne jusqu'à 2000 mètres d'altitude !
C'est ce que nous faisons, à l'ombre des vieux murs en ruine. Une petite reconnaissance des environs, puis nous finissons la journée au calme, regardant partir les randonneurs et leurs voitures, jusqu'à se retrouver seuls au bord du torrent.
Lundi 20 juillet
Seul le bruit bien présent de la rivière a rompu le silence de la montagne. Nous démarrons la rando du jour vers 9 heures et demie, sous un ciel quasiment bleu, et dans une agréable fraîcheur.
L'Ariège est un pays d'eau, torrents, cascades, sources, rivières, elle est partout et apporte une fraîcheur bienvenue.
Ici, nous sommes dans le pays du fromage de Bethmale, et pour faire du fromage, il faut du bon lait de montagne.
Et des abeilles pour polliniser les fleurs que vont manger les vaches pour faire ce lait parfumé.
Après trois heures de marche, souvent avec de bons dénivelés, nous regagnons le fond de la vallée et notre monture.
Après quelques kilomètres de descente, nous trouvons à Bonnac, juste avant l'aire, pleine et en plein soleil, un coin à l'ombre bienvenue d'un bel hêtre.
Idéal pour un bon déjeuner, une sieste réparatrice, et un peu de farniente.
Pour des sorties randonnées comme celle-ci, nous nous organisons toujours pour aller dormir sur le lieu de celle du lendemain.
Il y a plusieurs avantages à cette technique : nous arrivons quand les autres partent, du moins ceux qui sont en voiture, nous pouvons nous installer tranquillement, repérer les lieux et prendre un peu de repos, enfin nous sommes sur place et pouvons partir de bonne heure pour marcher.
On insistera jamais assez sur la règle qui veut qu'en montagne, on randonne le matin pour éviter les fortes chaleurs ou bien les orages de fin d'après-midi. Et comme peu de randonneurs suivent cette règle, on a l'avantage d'être seuls ou presque durant la montée.
Par contre, on croise énormément de monde à la descente ...
Mais il est temps de mettre en pratique cette règle, nous repartons vers Sentein que nous traversons, et quelques centaines de mettre après le village, nous tournons à droite vers Playras. Encore une route minuscule, une grimpette carabinée, avant d'arriver au pylône TDF.
Là, plus de goudron mais de la terre sur 2 ou 3 kilomètres, et au bout, un petit parking pour ou 5 véhicules. C'est notre terminus pour aujourd'hui.
Mardi 21 juillet
Quel silence ! A part quelques gazouillis d'oiseaux, la nuit aura été d'un calme ...
Mais le devoir nous appelle, et dès 10 heures, nous chaussons les godillots.
Nous traversons d'abord les superbes forêts de hêtres qui sont caractéristiques de ces montagnes, puis débouchons vers 1300 métres sur les beaux pâturages, qui offrent les panoramas les plus beaux sur les sommets environnants.
Nous passons le col de Blazy avant d'atteindre celui de Nédé.
Au passage, dans la boue, une belle trace, grande comme ma main. Un ours ?
Retour au camion vers 13 heures, déjeuner, sieste, farniente, il ne faut surtout pas casser les bonnes habitudes !
En fin d'après-midi, nous repartons vers la vallée.
Nous continuons vers Castillon et, juste avant le village, tournons à droite pour remonter la vallée du Riberot. Les routes qui suivent ces petites vallées sont très étroites et sinueuses, il convient de rouler lentement et de ne pas hésiter a utiliser l'avertisseur !
Après une vingtaine de minutes, nous atteignons le parking final (il y en a un avant dédié aux camping-cars de grande longueur).
Ici, nous ne sommes pas seuls, l'endroit est connu, outre de belles randonnées, on peut s'y baigner et les enfants en profitent largement.
Coup de bol, nous trouvons une des rares places à l'ombre sur les trois niveaux de ce parking bien commode mais très fréquenté en journée.
Le temps de faire une rapide reconnaissance
de se régaler de la beauté de l'endroit
et de faire connaissance avec nos voisines pour la nuit
et nous finissons la journée avec apéro, dîner et un petit rami ...
Mercredi 22 juillet
Il nous tarde de découvrir cet endroit dont on dit le plus grand bien. Nous choisissons parmi tous les itinéraires possibles, celui qui mène à la cascade de Nérech.
Un peu plus de 500 mètres de dénivelé, un peu beaucoup pour nous, mais tant pis, on prend le risque d'avoir un peu mal aux genoux ...
Ici aussi, la montée commence au milieu des arbres, des rochers, en suivant le torrent où Igor se dépèche de se tremper.
Une curiosité en chemin, les trous souffleurs d'où sort un air glacial venu des profondeurs de la terre ! Brrr ...
Au sortir de la forêt, on aperçoit notre destination.
Haute de plusieurs dizaines de mètres, la cascade fait un bruit d'enfer !
En effet, la descente sollicite nos articulations, mais, tout compte fait, elle se fera sans trop de douleurs.
Nous quittons le parking en fin de journée, non sans avoir profité de la jolie prairie bordant le ruisseau.
et admiré une dernière fois ce petit coin de paradis.
Un peu avant Castillon, à droite en descendant, part la route qui suit la vallée de Bethmale. Nous l'empruntons, marquons un arrêt à Samortein, à la fromagerie de la Core, pour un achat de quelques laitages et fromages.
Puis nous dépassons le lac de Bethmale, un peu trop artificiel à mon goût, pour grimper par la piste assez chaotique jusqu'au parking d'Eychelle où nous passerons la nuit.
Ici comme un peu partout en Ariège, les informations sur les randonnées et leur balisage est au top
En cette fin d'après-midi, l'orage menace par de puissants grondements. Il ne tarde pas à éclater, déversant de larges gouttes chaudes qui tambourinent sur le toit du Mercos.
Plusieurs voitures sont encore sur le parking, leurs occupants arrivent peu à peu, trempés et pas fiers.
En montagne, les randos, c'est le matin ...
Jeudi 23 juillet
Vers 23 heures, la pluie a peu a peu cessé, nous laissant assez de calme pour une bonne nuit.
Après petit-déjeuner et ablutions, nous partons pour la balade du jour. Elle doit nous mener à l'étang d'Ayès.
Après un départ à la pente douce, le chemin devient pierreux et la pente rude, voir très rude.
Il nous faut deux bonnes heures, via le col d'Avedole, point culminant de la rando,
au dessus de la cabane de berger, et d'où le panorama est superbe.
Igor profite de l'abreuvoir des vaches pour se rafraîchir
Celles-ci ne semblent pas lui en vouloir.
Encore un petit effort
Voilà enfin le joli plan d'eau, couleur émeraude.
où Domi n'hésite pas à se tremper.
Nous profitons du site pendant de longues minutes, avant de prendre le chemin du retour.
Aïe, les genoux ...
Fin de journée classique, et nous remontons, via Seix, la vallée du Salat qui nous améne, tout au bout, après Salau.
Là, un petit parking nous tend les bras. Il est déjà occupé par quelques voitures, mais nous y trouvons une place presque à plat, bien à l'ombre.
De nouveau, l'orage menace. De nouveau, il éclatera en fin de journée, et de nouveau, nous verrons arriver plusieurs randonneurs, trempés jusqu'à la moëlle, dont une charmante dame terrorisée par les éclairs qui tombaient tout autour de la cabane où, heureusement, ils avaient pu s'abriter.
En attendant, nous, bien à l'abri, buvons un apéro bienvenu à la santé de ceux qui sont encore dans la montagne.
Vendredi 24 juillet
L'orage s'est calmé en milieu de nuit, mais l’atmosphère est humide ce matin.
Pas de grande randonnée ce matin, mais une promenade presque à plat jusqu'à une autre cascade, bien alimentée par ces orages successifs.
Sur le chemin, encore et toujours ces hêtres majestueux.
Cela nous prendra une heure et demie, puis nous regagnons le Mercos qui a eu le temps de sécher.
Nous avons calculé le timing de cette rando pour être à l'heure au restaurant que nous nous offrons pour conclure cette sortie montagnarde.
En descendant, nous visitons la jolie église de Salau.
Reconstruite en partie après les inondations de 1937 et 1982, la partie la plus ancienne date du XIIème.
Elle mérite un petit arrêt, ne serai-ce que pour son vieux confessionnal qui rappellera des souvenirs à plus d'un ...
De plus, une exposition très complète présente le village, ces terribles inondations qui ravagèrent cette vallée, mais aussi l'histoire de cette chapelle qui, outre son aspect religieux, raconte aussi ce qu'était la vie ici au long des siècles.
Le prochain arrêt concernera plutôt les nourritures terrestres.
L'Auberge des deux Rivières se trouve en bordure de route, au Pont de la Taulé, un peu avant Seix.
L'accueil est débonnaire ...
Cadre très agréable, surplombant la rivière, menus alléchants, cuisine inventive, bref, un endroit que je recommande.
Nous faisons ensuite un court crochet pour déambuler dans Saint Lizier, sa cathédrale, son palais des évêques
avant, sur les conseils toujours judicieux de P4N , de stationner au bord du Salat, à Saint Girons.
Fin de journée tranquille, à bader les pêcheurs de truite et reposer nos vieilles jambes fatiguées.
Samedi 25 juillet
Aujourd'hui, retour à la maison.
Mais il ne saurait être question de rater le superbe marché de plein vent qui se tient à Saint Girons, tous les samedis matin.
Tous les produits de la région y sont proposés bien sur, charcuterie de montagne, miels, gâteaux à la broche, fruits et légumes, mais aussi, toutes les réalisations des artisans locaux, et nombre de produits destinés aux babacools post soixante huitard qui se sont installés dans cette région depuis plusieurs dizaines d'années, et qui donnent à ce marché pittoresque, une atmosphère indienne ...
Après avoir bien roulé sur les petites routes de Haute Garonne, et déjeuner sur le parking du cimetière de Lévignac sur Save, nous sommes chez nous en milieu d'après-midi.