Vendredi 12 Juin
C'est parti.
Avec la bénédiction
de ma moitié, et la laissant à son dur labeur, Igor ,le Mercos et
moi partons plein nord, pour une nouvelle virée bretonne.
C'est par Brive,
Limoges, et Poitiers que je rejoins notre première étape nocturne
chez Sylvain et Soizic, souvent rencontrés lors des Gastronomiques de Vassivières.
Surprise dès mon premier arrêt déjeuner, c'est de bonne augure !
C'est un couple de parisiens que j'irai saluer, plus de 150 ans à eux deux, pas très causants, tant pis.
A l'arrivée chez mes hôtes, le Mercos fait
connaissance avec le troupeau de popo's dont Sylvain est le berger attentif.
Jusqu'à une heure
du matin, et après un somptueux barbeuk, nous partagerons nos
expériences et ferons mieux connaissance.
Samedi 13 juin
Après avoir
chaleureusement remercié mes hôtes, je reprend la route pour un
autre rendez-vous, ce soir, chez Christophe et Vero.
Je prends mon temps
pour gagner la Loire Atlantique, marquant ici ou là de petits
arrêts.
C'est le cas aux
Etangs de Saint Martin à Mirebeau, chouette endroit où un bivouac
paraît possible, surveillé par des baudets sympathiques.
J'arrive vers 15
heures 30 à destination, et là encore, ce sont de bons moments
partagés, même si Chris n'est pas au mieux de sa forme.
De plus, je trouve sur place trois MB100 désaffectés sur lesquels j'ai l'autorisation de me servir en pièces, une aubaine !
Dimanche 14 juin
Départ en fin de
matinée, toujours vers le nord.
Arrêt déjeuner en
pleine forêt du Gâvres, où je ne trouverais pas de champignons.
Dommage pour l'omelette de ce soir !
Suivant en cela les
judicieux conseils de Christophe, je prends, pour rejoindre Rennes,
la route qui longe la Vilaine. C'est un itinéraire sous les arbres
avec ça et là de jolis points de vus sur la rivière. Elle est ici
navigable, et équipée d'écluses et de ports comme à Guipry.
De drôles d'objets ronds, sur la façade d'une maison riveraine, m'interpellent
De drôles d'objets ronds, sur la façade d'une maison riveraine, m'interpellent
Je traverse Rennes.
Impossible de stationner, toutes les places possibles sont occupées.
Je ne suis pas très urbain, et ce bref aperçu me suffit.
Je préfère
chercher pour ce soir un bivouac plus campagnard. Je le trouve le
long du Canal d'Ille et Rance, à Saint Germain sur l'Ille, à la
halte nautique.
Je descend le vélo,
et, grâce à mon dernier achat (une laisse spéciale chien/vélo),
nous faisons quelques kilomètres sur le chemin de halage. Igor a
bien besoin de se dégourdir les pattes, et de dépenser un peu de
son énergie débordante.
Juste à côté de mon bivouac, l'atelier de fabrication des portes d'écluses en bois, originalité de ce canal.
Tout en chêne massif, la matière première :
Et le résultat final
Juste à côté de mon bivouac, l'atelier de fabrication des portes d'écluses en bois, originalité de ce canal.
Tout en chêne massif, la matière première :
Et le résultat final
Un peu de lecture et
dodo.
Lundi 15 juin.
Comme toujours, que
ce soit dans le Pépère ou, maintenant, dans le Mercos, je dors
comme un bébé. C'est encore le cas ici.
Ce matin, temps couvert, le soleil devrait revenir en cours de journée.
Ce matin, temps couvert, le soleil devrait revenir en cours de journée.
Après toilette et
petit déjeuner, une petite promenade est la bienvenue. C'est
l'occasion d'une rencontre agréable avec Henri Dénes, ancien
professeur de langues vivantes, guitariste, pianiste débutant, et
aussi écrivain. Nous cheminons un moment de concert, l'intérêt que
je porte aux polars décidant mon compagnon à faire un saut chez
lui, il habite tout près, et à revenir avec deux de ses romans,
policiers ceux là.
Leurs titres
reflètent l'humour de l'auteur : « Meurtres à la fac des
petites lettres, roman noir et très insolite »… Ça promet !
Nous nous échangeons
nos coordonnées, je crois que nous nous reverrons ...
Je quitte, du coup,
assez tard mon bivouac nautique, et, suivant le canal, je m'arrête à
Hédé où l'échelle de 11 écluses, en bois donc, est spectaculaire.
Je descends jusqu'au
port de Dinan,
et trouve, sous le viaduc, un endroit propice au déjeuner, puis à une promenade digestive le long des jardins ouvriers.
et trouve, sous le viaduc, un endroit propice au déjeuner, puis à une promenade digestive le long des jardins ouvriers.
Un arrêt à Plouër
sur Rance, puis à Saint Suliac, et enfin à Rothéneuf, et il est
temps de trouver un bon bivouac.
Ce sera sur le
parking de la pointe du Meinga où, après qu'Igor ait dépensé une
partie de l'énergie accumulée dans la journée, sur la plage, par
des courses folles et des bains salés, je m'installe pour un repos
mérité.
Ce soir, chambre avec vue
Ce soir, chambre avec vue
Mardi 16 juin
Seul au monde !
La première voiture est arrivée vers 9 heures, un promeneur et son
chien.
Comme j'étais
debout dès 7 heures, nous nous sommes croisés …
J'étais à
Saint-Malo assez tôt pour trouver sans problème à me garer, et
pour passer deux bonnes heures dans les rues et sur les remparts de
la cité malouine sans être bousculé par la foule.
Ici les mouettes sont presque apprivoisées
et la cour de récréation ouvre sur l'océan
Mais attention à ceux qui serait tentés par l'école buissonnière
Ici les mouettes sont presque apprivoisées
et la cour de récréation ouvre sur l'océan
Mais attention à ceux qui serait tentés par l'école buissonnière
Le nettoyage est assez sportif
De l'autre côté du port, face à la ville
d'autres navires font rêver à des destinations lointaines
D'un saut de puce,
nous voici à Dinard, avec là aussi, une belle ballade sur le front
de mer. L'ambiance est un peu la même qu'à Deauville ou Arcachon,
un rien désuète.
Saint Lunaire, Saint
Briac, Saint Jacut sur mer, autant d'endroits où les camping-cars ne
sont pas les bienvenus, où alors parqués sur du goudron avec péage à l'entrée.
Je passe donc mon
chemin pour trouver, à Ploubalay, une place ombragée dédiée à
nos camions, avec aire de service gratuite. Bien sur nous ne sommes
pas en bord de mer…
J'y prends mon
déjeuner, puis fait toutes les vidanges et tous les pleins, y
compris de gas-oil et de ravitaillement. Autant faire travailler ceux
qui nous accueillent gentiment.
Il me faudra ensuite
aller jusqu' à la grève de Jospinet, après Le Val André, et pendant qu'Igor sèche à la fenêtre,
pour trouver un endroit sans barre à 2 mètres et sans panneau menaçant.
pour trouver un endroit sans barre à 2 mètres et sans panneau menaçant.
Le lieu est idéal
pour un bivouac tranquille.
Il abrite une résidence essentiellement occupée par des allemands d'un certain age.
Il abrite une résidence essentiellement occupée par des allemands d'un certain age.
Une entreprise de
mytiliculture est aussi présente, mais fermée à cette heure
tardive.
Deux barges amphibies quasi neuves sont garées à côté
Deux barges amphibies quasi neuves sont garées à côté
Mais, prévoyant,
j'ai ramassé quelques moules sur les rochers, ce matin, elles me
servent de tapas pour un apéro égoïste…
Mercredi 17 juin
Les mytiliculteurs
sont courageux. Et surtout, j'imagine qu'ils n'ont pas le choix, ce
sont les marées qui décident …
Il y a donc eu,
cette nuit, un aller retour de ces drôles de barges amphibies qui
servent à gagner les bouchots à marée basse. Cette nuit, la marée
l'était jusqu'à trois heures …
Malgré ces deux
réveils imprévus, ce fut une nuit calme et reposante.
Je quitte les lieux
vers 9 heures pour un saut de puce jusqu'à la pointe des Guettes.
Une bonne promenade sur le sentier côtier nous met en jambe pour la
journée.
Igor apprécie, lui aussi, ce formidable paysage
Igor apprécie, lui aussi, ce formidable paysage
Je rencontre un
grand-père, cueilleur d'orties. Je lui demande, connaissant la
réponse, mais pour engager la conversation, si il prévoit la
fabrication de purin.
Celle-ci passera des
bienfaits de cette préparation au potager, à la mort de Turenne par
un boulet de canon, en passant par les effluents rendant les
coquillages peu comestibles dans la baie de Saint Brieuc, pour
conclure sur la lâcheté des militaires aristocrates, officiers
certes, mais rarement en première ligne, et envoyant au carnage
leurs troupes comme à la bataille d'Hastings ou 635 soldats
tombèrent raides mort sous la première salve des anglais. Il faut
dire qu'on leur avait demandé gentiment de tirer les premiers ...
Et on dit que les bretons sont taiseux !
Et on dit que les bretons sont taiseux !
J'ai bien failli ne
pas pouvoir partir …
Le déjeuner se
prendra à la pointe de Pordic, encore un coin à bivouac, où
je profite du marché de plein vent,
Monsieur Garmin me conseille de ne pas aller plus loin
et il a raison
Puis nous passerons un bon moment au port de Saint-Quay-Portrieux, assistant au balai des bateaux déchargeant des amandes et autres coquillages à la criée.
Monsieur Garmin me conseille de ne pas aller plus loin
et il a raison
Puis nous passerons un bon moment au port de Saint-Quay-Portrieux, assistant au balai des bateaux déchargeant des amandes et autres coquillages à la criée.
Mais, même si il
peut être agréable de passer une soirée avec ceux qui, comme moi
maintenant, voyagent en blanc, je continue à préférer les bivouacs
sauvages.
Et celui de ce soir
est grandiose ! Installé à la pointe de Plouha, au bord des
falaises, j'ai sous les yeux 180° et au moins 100 kilomètres de
côtes du Goëlo, et d'océan parsemé d’îlots rocheux et de
petites voiles blanches : somptueux …
Jeudi 18 juin
Enfin !
Enfin un temps
breton. Il était temps. Du soleil, du soleil, c'était louche.
Cette nuit, le vent
s'est levé, assez pour que le Mercos balance un peu.
Du coup des rêves
de Cap Horn, sans le mal au cœur.
Ce matin, un doux
crachin, à peine de quoi mouiller le sol. Puis plus rien. Des
nuages, bien sur, mais plus de précipitations.
Alors on continue la
visite, par la Route des falaises de Plouha, jolie, étroite, bordée
de maisons fleuries, de hameaux en pierre grises mais aux volets
colorés.
Puis, ici un petit
port, comme Port Moguer, là une pointe comme la Pointe de la Tour.
Et partout, de jolis bateaux
C'est l'heure de la toilette pour les mouettes : ce ne sont pas des lève-tôt !
Et partout, de jolis bateaux
C'est l'heure de la toilette pour les mouettes : ce ne sont pas des lève-tôt !
Un petit tour autour
de l'Abbaye de Beauport aux portes de Paimpol,
Les moines avaient planté des figuiers, certains sont toujours là, prolifiques
Ensuite arrêt à Paimpol même, infestée, pardon, envahie de gendarmes et de CRS ?
Les moines avaient planté des figuiers, certains sont toujours là, prolifiques
Ensuite arrêt à Paimpol même, infestée, pardon, envahie de gendarmes et de CRS ?
Renseignement pris,
il s'agit du congrès des maires de grandes villes, avec la venue de
deux ministres, pas moins !
Cela ne m’empêche
pas de parcourir quelques rues de la vieille ville
Je passe ensuite à Lézardrieux et, suivant les panneaux indicateurs, je vais jeter un coup d'oeil à une des plus grandes allées couvertes des Côtes d'Armor, à Kerbors, l'occasion d'une belle promenade d'une bonne heure
Je passe ensuite à Lézardrieux et, suivant les panneaux indicateurs, je vais jeter un coup d'oeil à une des plus grandes allées couvertes des Côtes d'Armor, à Kerbors, l'occasion d'une belle promenade d'une bonne heure
Puis direction la
pointe de l'Arcouest. J'hésite à visiter l'île de Bréhat. Je la
trouve un peu trop près du continent, et je préférerais une visite sous le soleil.
Je vais toutefois me
renseigner, après avoir garer le mercos au milieu de centaines de
voitures et camping-cars.
Bonne nouvelle, le
passage est gratuit pour les chiens.
Il en coûte 10€
A.R. pour l'adulte que j'essaie d'être.
Et … 16€ pour
mon vélo ! La location sur place vous coûtera moins cher me
dit le préposé au guichet.
Ben voyons !
En réalité, elle
ne me coûtera rien du tout. Adieu Bréhat, j'ai horreur d'être pris
pour un couillon.
Après un rapide
déjeuner, nous continuons notre voyage : Lanmodez, Lanéros, le
Sillon du Talbert,
avec à chaque fois, une petite promenade à pied et à pattes.
avec à chaque fois, une petite promenade à pied et à pattes.
Igor s'en donne à
cœur joie, cours, joue, fouille, se mouille, s'ensable …
A chaque retour au
camion, il faut essuyer la bête, qui n'aime pas trop ça.
Suivant toujours les
conseils prodigués par les zonards du cru, me voici à Plougrescant
où je compte passer la nuit. Je tente les parkings du site du
Gouffre et de Pors Hir, mais les barres et les panneaux sont de
retour. Je reviens donc au village où le grand parking, derrière
l'école primaire, nous accueille gentiment.
C'est le moment de
faire un grand ménage dans ma maison roulante, emplie de sable et et
d'herbe. Igor me regarde faire, l'air un peu narquois.
Puis je déguste
quelques moules de bouchot achetées à Tréguier, avec un petit
kouing aman, bien sur.
Le temps de faire un
peu le tri dans mes photos et d'écrire ces quelques lignes, et je
bascule en mode nuit.
Vendredi 19 juin.
Une fois de plus,
une nuit calme et reposante. Ce n'est qu'après 8 heures que quelques
parents amènent leurs enfants à l'école. Je suis déjà debout.
Mais ce matin, ça caille sévère
Mais ce matin, ça caille sévère
Température dans mon frigo : - 11,3° !!!
Pas à dire, il fonctionne bien ...
Départ vers 9
heures pour la dernière journée au bord de l'eau. Je passe par Port
Blanc pour rejoindre Perros Guirec. Puis, je parcourt la Corniche
Bretonne, passant par Trégastel et Trébeurden.
Partout, toujours, ces sublimes paysages marins
sous la surveillance sans faille de la mouette, est-ce toujours la même qui me suit ?
Mais aussi de jolies ballades en sous bois, le long des rivières
Partout, toujours, ces sublimes paysages marins
sous la surveillance sans faille de la mouette, est-ce toujours la même qui me suit ?
Mais aussi de jolies ballades en sous bois, le long des rivières
Mais là aussi se
remettent à fleurir les panneaux d'interdiction aux camping-cars,
aussi bien l’accès que le stationnement, et même si les arrêtés
municipaux qui les imposent sont illégaux, je préfère m'éloigner
de ces endroits où nous ne sommes pas les bienvenus, sauf à
accepter de se parquer comme des veaux à l'abattoir, pour 7 ou 8 €
la nuit.
J'avais longuement
profité de toute cette côte magnifique il y a une petite dizaine
d'année, et je n'ai pas le souvenir de toutes ces contraintes. Tant
pis.
Lannion, Bégard,
Guingamp, Corlay, la route m'amène, sur les conseils avisés de
Stéphane, notre chef à tous, qu'il soit vénéré jusqu'à la fin des temps ...,au bord du lac de Guerlédan. Celui-ci
a été vidé pour une inspection générale par EDF.
Je trouve un parking
sympathique après Saint-Aignan, qui a fait un commerce un peu
ahurissant de cet événement, dans le petit village de Cléguérec,
beaucoup plus calme.
Samedi 20 juin
Il était très bien
ce petit parking. Les pompiers, dont j'étais le voisin d'une nuit,
ne sont pas sortis.
Ouf !
Mais si j'avais
fouillé un peu mieux, hier soir, j'aurais vu qu'il y a un bel étang
en sortie de ville, avec toilettes et eau, dans un cadre agréable.
Du coup, j'y
prendrai mon repas de midi.
Mais avant, il faut
se mettre en appétit. Le patron du café de la place me renseigne
avec plaisir sur les ballades à faire ici. J'irais donc d'abord voir
une des curiosités de l'endroit, l'allée couverte de Bot-Er-Mohed,
une des plus grandes du Morbihan.
Puis, je gare le
Mercos en face de la chapelle de la Madeleine, et nous partons pour
le calvaire du Breuil du Chêne, en suivant le chemin de croix
populaire qui y mène.
La ballade est
facile, intéressante, et se termine donc par un calvaire au sommet
d'une roche impressionnante, surplombant de plus de 200 mètres une
partie du pays de Pontivy.
Attention cependant,
le balisage n'est pas au top, et les chemins nombreux.
Le mot d'ordre :
toujours monter !
Je repasse à Cléguérec, mariage à l'église et enfin un peu de musique bretonne
Retour à l'étang, déjeuner et tour du plan d'eau pour digérer.
Retour à l'étang, déjeuner et tour du plan d'eau pour digérer.
Je repère sur la
carte Michelin (oui, je sais, c'est pas très moderne ...) un site remarquable, celui de
Castennec. Allons voir ça de plus près.
Un petit chemin permet de descendre vers le village en contrebas.
Un petit chemin permet de descendre vers le village en contrebas.
Il ne me faut que
quelques minutes pour réaliser que je suis déjà venu ici, à Saint
Nicolas des Eaux. Mais l'endroit est agréable, je m'y promène à
nouveau avec plaisir. Il est un peu trop tôt, sinon, j'y passerai
bien la nuit.
Je finit
l'après-midi par une longue promenade dans les rues de Pontivy. Ici
aussi je suis déjà venu, mais c'est aujourd'hui la Fête de la
Musique et de nombreux endroits proposent des animations.
Tous les genres sont représentés, tous les ages aussi !
Tous les genres sont représentés, tous les ages aussi !
Je ne suis pas assez
motivé pour y rester ce soir, j'ai besoin de calme. Je continue donc
jusqu'à Rohan, espérant trouver mon bonheur le long du canal de
Brest à Nantes. En ville, les parkings dédiés sont saturés de
grands blancs, tous immatriculés 22, 56 ou 35, donc bretons, W.E.
oblige.
Mais ma longue
expérience de bivouaqueur sauvage m'amène sur une petite route
longeant le canal et, à quelques kilomètres de la ville, je tombe
sur le top, au bout d'un petit chemin herbu.(N 48.05169 W 2.73392)
Je regrette de ne
pas avoir de canne à pêche, ça mouche de partout !
Dimanche 21 juin
Comme prévu, la
nuit a été d'un calme à peine troublé par quelques cris
d'oiseaux.
Quelques ragondins
habitent ici. Ça a rendu Igor un peu nerveux !
J'avais vu hier
qu'un marché se tenait tous les dimanches matin à Rohan.
Déception : en tout et pour tout, un camion rôtisserie !
Nous repartons fort marris et le frigo vide, enfin presque ...
En route, je marque
un arrêt à Hennebon. La ville est agréable, les commerces sont
ouverts, boulangerie et boucherie reçoivent ma visite.
Une ballade en
ville, et sur les remparts de la ville close, et je stationne au
parking de la coulée du Blavet.
Pour la deuxième
fois, je descend le vélo, l'équipe de la laisse spéciale chien et
nous voilà partis sur le chemin de halage pour cinq ou six
kilomètres.
Igor a bien compris
le fonctionnement et il trotte allègrement à côté de moi, sans se
rapprocher du vélo.
Nous prenons notre
repas sur ce parking agréable qui pourrait sans doute faire un bon
bivouac, peut-être un peu bruyant en soirée (il y a une petite
guinguette).
Je continue ensuite
ma route vers le sud. Je n'avais pas vraiment prévu ça, mais
Lorient m'appelle. En fait, nous ne l'avions que très peu
fréquentée, il y a une bonne dizaine d'année, lors de notre
premier séjour breton.
Nous avions alors
profité du dernier jour du festival inter-celtique.
J'avais envie de
mieux faire connaissance avec la ville : un peu déçu je dois
dire. Reconstruite en grande partie après la dernière guerre,
l'impression de neuf est dominante, avec une architecture banale et
froide. Enfin, c'est mon ressenti …
De plus, en ce
dimanche, elle est déserte. Brrrrr ….
Bref, je ne
m'attarde pas et prend la direction de la ria d'Etel, dont je ne
connais que la barre. Je prend donc mon temps pour parcourir ses
rives à l'est, à marée basse cet après-midi, et découvrir ses
paysages surprenants.
Saint Cado, Belz,
Locoal et ses deux pointes, Forest et Le Listrec. De jolies maisons,
des champs et des forêts, et ces étendues envasées où les oiseaux
marins recherchent leur pitances.
Je tente la pointe
du Verdon, les autres endroits visités étant pour l'instant peu
accueillant. J'y trouve du monde comme partout, c'est dimanche et il
fait beau et chaud, mais quand les gens seront repartit, je devrais
pouvoir bivouaquer tranquille, au bord de l'eau qui devrait être
revenue.
En attendant, nous
nous promenons un peu, mais j'hésite a détacher Igor. Le
connaissant, il irait droit dans la vase …
Je décide de céder
à une envie que je n'ai pas encore satisfaite : la pêche à
pied. Je vois des silhouettes penchées vers le sable passablement
vaseux, et visiblement, elles ramassent quelque chose.
Je ferme donc Igor
dans le camion, et pars à l'aventure avec poche en plastique et
couteau de plongée.
Je repère assez
vite que là où se trouvent deux petits trous symétriques, il y a
sans doute une palourde.
Quelques coques et
praires complètent ma cueillette, avec une huître énorme et une
douzaine de belles moules.
Après une heure
d'effort, je possède un petit kilo de coquillages.
Bien sur, l'aventure n'est pas sans dégâts
Bien sur, l'aventure n'est pas sans dégâts
Il reste
cuisiner ma cueillette. Là, je n'ai guère de choix, vu le manque
d'ingrédients : une moitié de ma fortune à la casserole, après 4
rinçages, et je rajoute le résultat à un reste de salade composée
légèrement assaisonnée.
Un régal, un repas
de roi.
Et il en reste
autant pour demain !
Reste à savoir si
je m'en sortirais indemne, ou bien si la gastro, voir l'hépatite, me
guette …
Entre temps, l'endroit s'est vidé et je peux garer le Mercos pour la nuit : le bivouac est sympathique, non ?
Entre temps, l'endroit s'est vidé et je peux garer le Mercos pour la nuit : le bivouac est sympathique, non ?
Le soleil commence à
approcher de l'horizon liquide : je vais sans doute, en plus,
bénéficier d'un superbe coucher de soleil.
Lundi 22 juin
Nuit sans souci, ce
matin, la marée est presque pleine, pas de pêche à pied. Dommage,
j'y ai pris goût.
9h : direction
Carnac.
A force d'éviter
les sites touristiques, certains me sont complètement inconnus. Ce
que je sais des alignements date de mes leçons d'histoire à
l'école.
Je veux donc réparer
cette lacune, en étant sur place de bonne heure pour éviter la
foule. Et c'est le cas.
Quelle croyance,
quel impératif culturel a poussé les hommes du néolithique a
déplacer ces blocs de granit, de plusieurs tonnes. Et il y en a des
centaines !
Combien de temps ont
ils mit, de quels outils se sont-ils servi, combien ont laissé la
vie dans cette tâche titanesque ?
Des hypothèses, des
suppositions, aucune certitude.
En attendant, se
promener à cet endroit, poser la main sur ces blocs, et fermer les
yeux : je vous assure que vous ressentirez comme un courant unissant
le passé et le présent.
Je m'étais dit
qu'un petit tour à Quiberon ne pourrait pas me faire de mal. Mais,
trop de monde, trop de grands blancs, je fais demi-tour.
Je fais l'impasse
sur Vannes et le golfe que nous avons déjà pas mal visité par le
passé.
Je repère une autre
ria sur la carte, celle de Penerf. Direction donc Le Tour du Parc,
puis Penvins, déjeuner au bord de la plage.
La marée est basse,
je ressors donc mes instruments et je recommence à fouiller la vase.
Pas de coquillages cette fois, mais une demi-douzaine d'huîtres
sauvages.
Et un chien crotté,
c'est peu dire. Une heure à courir et nager tous azimuts après les mouettes
et les goélands, après s'être découvert une nouvelle passion : la chasse aux crabes !
Retour au camion, et
nettoyage des deux passagers avant de repartir. Il n'est pas très
tard, mais j'ai envie de me poser un peu.
Grâce, de nouveau,
au conseil d'un sympa zonard, je me retrouve au bord oriental du
golfe, à Saint Colombier, dans un joli coin reculé.
C'est décidé, je
squatte.
Gros ménage dans le
Mercos, il y a du sable partout.
Changement de
bouteille de gaz, ça se vide vite ces trucs là …
Mardi 23 Juin
Bien, le bivouac, pas
dérangé, juste un piaf ou deux ce matin.
Le retour s'amorce
vraiment aujourd'hui. Je commence ma descente vers le sud.
Pour le moment, je
longe la côte, via La Tour du Parc, Muzillac, avec un arrêt
prolongé au barrage d'Arzal sur la Vilaine, imposant ouvrage d'art
comportant une vaste écluse.
Entre l'entrée et la sortie des bateaux, la fermeture des portes, l'ouverture du pont, il y a du spectacle
Entre l'entrée et la sortie des bateaux, la fermeture des portes, l'ouverture du pont, il y a du spectacle
Puis voilà Camoël,
Assérac, un petit arrêt à Pornichet où je tente un bain de mer,
je réussirais tout juste à mouiller les mollets.
Tout ça pour
atteindre Guérande.
J'y passerais un bon
moment, d'abord dans les marais salants,
puis dans la ville close qui a des airs d'Aigues-Mortes.
puis dans la ville close qui a des airs d'Aigues-Mortes.
Je continue ensuite
à longer l'océan afin d'entrer dans Saint-Nazaire par la côte.
C'est une jolie
ville qui mériterait sans doute une visite plus approfondie, mais ce
n'est pas au programme.
Avant de rejoindre
le pont sur l'estuaire de la Loire de sinistre mémoire (c'est ici que le moteur du Pépère avait rendu l'âme),
je traverse les zones industrielles et portuaires, à l'activité fébrile et aux installations très impressionnantes.
je traverse les zones industrielles et portuaires, à l'activité fébrile et aux installations très impressionnantes.
Je continue ensuite
en longeant l'océan, Saint Michel-Chef-Chef, la Pointe de Saint
Gildas, Pornic et ses jolies villas de bord de mer
Je m'arrête là
aussi, en bord de mer, et passe un moment à mon nouveau hobby, la
pêche à pied.
Le résultat est tout à fait satisfaisant pour un novice.
Le résultat est tout à fait satisfaisant pour un novice.
Je comprends très
vite qu'il n'y a aucun espoir de bivouac sauvage par ici, et les
aires dédiées sont saturées, et peu engageantes.
Je pique donc vers
l'intérieur des terres, et le hasard m'amène à Chauvé, où les
installations sportives propose plusieurs parkings, dont un, derrière
les tennis, me va comme un gant.
Igor profitera,
après notre dîner ostréicole,
des terrains de sport pour se défouler à coup de courses effrénées.
des terrains de sport pour se défouler à coup de courses effrénées.
Quelques passionnés
occupent encore les courts alors que le soir tombe, mais la nuit aura
bientôt raison de leur acharnement.
Mercredi 24 juin
Encore une fois le
hasard aura bien fait les choses, mon petit coin de parking me
permettant une douce nuit.
De plus, j'avais
repéré hier soir les robinets des vestiaires. Ce matin, et avec la
bénédiction de la préposée au nettoyage des lieux, je fais le
plein d'eau fraîche.
Le programme de la
journée se concentre autour du Marais Poitevin que je ne connais
absolument pas.
Je passe donc par
Bourgneuf en Retz, marque un petit arrêt à Machecoul, interpellé
par les deux clochers de la cathédrale.
De plus, c'est jour
de marché et je me ballade au milieu des étals, sans rien acheter,
juste pour le plaisir.
Il est l'heure de
casser la croûte et je me dirige vers la base de loisirs. Mais
celle-ci ne me dit rien qui vaille, un vrai village de bord de mer.
Un chemin blanc part vers la base ULM,
je le prends et parviens dans son cul de sac qui me convient très bien pour un déjeuner champêtre.
je le prends et parviens dans son cul de sac qui me convient très bien pour un déjeuner champêtre.
Je continue la
route, traverse la Roche sur Yon, et prends la direction de Luçon
qui, sur ma carte, borde le marais.
J'y trouve un peu de
documentation à l'Office de Tourisme, et je comprends que pour
trouver le marais humide, je dois encore descendre vers le sud-est.
C'est donc, après
avoir traversé Fontenay le Comte, ville tout en longueur où il est
bien difficile de se garer, à Maillezais, que je prends contact avec
ces fameux marais.
C'est sur le site de
la majestueuse abbaye que j'embarque pour une heure de ravissement
sur l'eau des canaux poitevins.
Je partage la barque
avec deux sexagénaires belges délicieux, et nous sommes piloté par
André, bénévole du cru puisque cette activité touristique est
associative.
Une bonne heure de
découverte avec l'expertise d'un homme aimant son marais de toute
son âme.
Un vrai bon moment.
Igor, bien sur est du voyage, et s'installe en figure de proue
Rencontre avec une cigogne
pendant que les charolaises impavides nous regardent passer
Une petite mise en scène permet d'observer d'anciens appareils destinés à la pêche aux anguilles.
Malheureusement, la pêche intensive des civelles dans les estuaires a entraîné la quasi disparition de ce poisson délicieux, ici comme ailleurs.
Après une heure de demie, l'arrivée au port sonne le réveil de ce moment hors du temps
Igor, bien sur est du voyage, et s'installe en figure de proue
Rencontre avec une cigogne
pendant que les charolaises impavides nous regardent passer
Une petite mise en scène permet d'observer d'anciens appareils destinés à la pêche aux anguilles.
Malheureusement, la pêche intensive des civelles dans les estuaires a entraîné la quasi disparition de ce poisson délicieux, ici comme ailleurs.
Après une heure de demie, l'arrivée au port sonne le réveil de ce moment hors du temps
Il me faudra deux bonnes heures pour, ensuite, trouver un bivouac digne de ce nom. Les villages du marais ont institué l'interdiction de stationner pour nos camions en religion.
Je cherche , je
cherche, mais ne trouve pas.
Après plusieurs
dizaines de kilomètres, parfois sur des chemins de terre sans
demi-tour possible, je finit par sortir un peu du périmètre du
marais et, à Epannes, en suivant les panneaux indiquant un plan d'eau, je tombe sur un coin charmant, où je m'installe.
Un couple de jeunes
gens y passe aussi la nuit, sous la tente. Nous faisons connaissance,
le temps qu'Igor leur vole leur pain …
Heureusement, il
m'en reste suffisamment pour remplacer l'objet du larcin, que cet
animal ira derechef enterrer soigneusement ! Il faudra que l'on
revienne.
Je me régale d'un
bon bain dans une eau un peu trouble mais à bonne température, puis
dîne rapidement.
Je profite également du robinet d'eau pour remplir mes bouteilles.
Je profite également du robinet d'eau pour remplir mes bouteilles.
La journée a été
bien remplie, un peu de lecture et je pense que le sommeil viendra
facilement.
Jeudi 25 juin
Ce qui fut le cas.
Calme plat, réveil 7 heures, les jeunes dorment encore sous leur
toile colorée lorsque je lève le camp, une heure et demie plus
tard.
C'est à Chize que
je trouve à nouveau un marché de plein vent, petit mais bien
achalandé.
J'y trouve du bon pain, la queue à la boulangerie tendant à prouver la qualité du boulanger, puis un boucher chevalin proche de la retraite avec qui nous discuterons pendant un quart d'heure de la difficulté à trouver un successeur.
J'y trouve du bon pain, la queue à la boulangerie tendant à prouver la qualité du boulanger, puis un boucher chevalin proche de la retraite avec qui nous discuterons pendant un quart d'heure de la difficulté à trouver un successeur.
Il me vendra un morceau d'araignée qui me régalera au déjeuner, et une curieuse
andouille de cheval, un régal.
Puis je repars,
trace la route au milieu des champs de blé en pleine moisson,
et vers midi, je suis déjà entre Angoulême et Périgueux.
et vers midi, je suis déjà entre Angoulême et Périgueux.
Je connais bien le
secteur que je vais maintenant parcourir. Je décide donc de rentrer
dès ce soir à la maison.
J'y arriverait à 17
heures, après quelques arrêts pour qu'Igor, qui sature, le pauvre
puisse se dégourdir un peu les pattes.
puisse se dégourdir un peu les pattes.
Je retrouve avec
joie la maison et ses habitantes, un peu moins le potager envahi
d'herbes et la pelouse qui attend un bon coup de tondeuse.
Reste, après avoir
descendu le denrées périssables, a vider et nettoyer le Mercos, et
ce n'est pas la partie du voyage que je préfère.
Je remet donc cette
corvée à demain.
Pour le moment, je
dois goûter le guignolet que Domi a passé pendant mon absence.
Pas drôle non plus,
mais bon, quand il faut, il faut ….