mercredi 20 août 2025

La fraîcheur dans les Pyrénées, août 2025

 Samedi 9 août  

Pour un garçon comme moi, qui supporte de moins en moins la chaleur, et qui donc, changement climatique et résidence dans le midi obligent, souffre de plus en plus de ces températures hors normes mais qui deviendront dans un avenir proche, la norme, il y a peu de solutions pour remédier à cet état de fait.

 ( ouf, j'ai cru que je n'arriverai jamais au bout de cette phrase ...) 

Après avoir testé la Bretagne, devant cette canicule qui de nouveau me menace dans les jours à venir, je n'hésite pas longtemps à prendre la route de mes Pyrénées chéries.

Il va falloir monter haut pour respirer un peu d'air frais.

Je pars assez tôt en ce samedi classé rouge sur les routes, pas malin, mais ça se passe bien jusqu'à Foix.

Là, bouchon pour l'accés au tunnel, gros bouchon pour traverser Tarascon sur Ariège.

Mais la patience paie et vers 11 heures, me voici sur le parking qui clôture la route quelques kilomètres après Siguer.

Ce parking est limité à 2,40 mètres mais quelques places sont disponibles avant d'y entrer. J'y trouve mon bonheur.

Déjeuner, sieste, puis deux heures de marche dans la montagne pour me remettre en jambes.

Je constate rapidement que l'altitude du lieu, à peine 1000 mètres,  n'est pas suffisante  pour calmer le thermomètre.

Je redescens donc dans l'après-midi, stationne un moment à Siguer, joli village, dynamique, et qui propose des places pour se garer à l' ombre de grands arbres, en bord de ruisseau.

Je fais un tour dans le village, une fête s'y prépare au son des cabrettes, la maison de chasse des comtes de Foix (14 ème) en est le principal joyau.


 Je suis tenté de passer la nuit ici, mais il y fait encore trop chaud.

Il faut donc frapper un  grand coup, direction le plateau de Beille. A partir des Cabannes, ça grimpe très fort, les coureurs du Tour de France peuvent le confirmer, le Mercos aussi dont l'aiguille de la température du LDR monte, monte, avant de se stabiliser vers 95 °.

Il faut une demi-heure pour atteindre le parking de la station.

Du monde mais sans plus et enfin, un fond d'air à 25 °.

Dans le fourgon, entre la chaleur accumulée et celle du moteur, c'est encore la canicule.

J'ouvre tout ce qui est à l'ombre, déploie un peu le store et en une heure ou deux, nous sommes en dessous de 30°.



 Un petit tour de reconnaissance, le temps d'admirer la vue sur les sommets, puis je retourne au fourgon terminer Le Cas Fitzgerald de John Grisham qui me tiens en haleine depuis plusieurs jours.

Une fin pas très morale mais très jouissive ...

Fin de journée classique, et dodo, toutes fenêtres ouvertes pour profiter de la fraîcheur de la nuit.

Dimanche 10 août  

16° ce matin à 7 heures, quel bonheur ! 

Vite, j'avale un petit déj copieux et en route pour le tour du plateau. Après Park4Night pour les spots de stationnement, c'est Visorando qui me guide pendant ces randonnées.

Si le cadre de mon bivouac n'est pas top, la balade elle, est très plaisante, variant chemin pastoreaux, alpages, fôrets, le tout avec des fonds d'écran somptueux sur tous les sommets environnants.


Quelques troupeaux paisibles prennent du bon temps.





 

En pierre de taille, toit végétalisé, vue imprenable sur le barrage de Laparan, une affaire ...

 

Un peu plus loin, des abreuvoirs d'eau fraîche, je suis sur que certains craquent et s'y plonge avec délice.

Non, je ne l'ai pas fait ... 

 

Il y a, sur le chemin, de quoi se rafraîchir au doux son de l'eau.


La balade se termine sur la piste.


 11heures et demie, je suis de retour au Mercos. Le fond de l'air est toujours frais, à l'intérieur, 29° en plein soleil, c'est acceptable.

9 kilomètres, 260 mètres de dénivelé, le tout en 3 heures et demie, en prenant mon temps. 

Je souffle un peu en profitant du spectacle des vaches venues dire un petit bonjour,


 avant de cuisiner et prendre un bon déjeuner.

La sieste, un peu perturbée par la cacophonie des sonnailles, sera la bienvenue.

Un peu de cuisine, pommes de terres rattes du jardin cuites à l'eau pour plus tard, un peu de prospective pour trouver les spots à venir, un peu de lecture, l'après-midi passe tranquillement.

J'ai décidé de rester ici une deuxième nuit, de profiter encore une fois de cette fraîcheur luxueuse nocturne.

Le parking, plus rempli qu'hier, se vide peu à peu. Seule une quinzaines de fourgons et autres grands blancs vont, eux aussi, rester pour la nuit.

Et le petit troupeau aussi, mais il est chez lui !


 Lundi 11 août 

Réveil en fanfare ce matin, un troupeau de chasseurs débarque vers 6 heures, 4x4, grosses voix, chiens, la totale.

Tant mieux, je voulais partir de bonne heure.

7 heures, le Mercos commence la descente, le plus souvent en seconde, les freins n'aiment pas trop les longues pentes.

Les Cabannes, AX les Thermes, trop tôt pour faire des courses, puis je remonte illico pour le Col du Chioula ou j'arrive vers 8heures trente. Déjà du monde sur le petit parking, mais, coup de bol, une place se libère à l'ombre, en bordure de forêt.

8 heures 45, me voilà sur la piste qui mène au refuge du Chioula quelques 250 mètres plus haut.

Pour y accéder, je traverse la forêt, profitant de son ombre, jetant un oeil par ci par là au cas où quelques champignons ... mais non, vraiment trop sec.

Quelques clairières, pleines de gentianes, parsemées de jolis chardons.


Puis voilà le refuge.


 Il n'accepte pas les CB, dommage, j'aurais bien bu un petit café noisette.

La descente se fait par la piste pastorale, pas très glamour, mais confortable pour mes vieux genoux.


 Retour au parking du col vers 11 heures 30, un peu de repos avant de préparer le repas. Vous savez, les pommes de terre d'hier, coupées en rondelles et sautées, avec une petite tranche de lard, simple mais efficace ...

Longue sieste, mais très vite plusieurs évidences se font jour.

En passant de 1750 à 1450 mètres, j'ai perdu 300 mètres et donc pris 3° de plus, et on les sent bien.

Ensuite, si on a l'ombre le matin, à moins d'être garé en pleine Sologne, on ne l'a pas l'après-midi. Je devrais attendre 16 heures trente, qu'une place se libère, pour pouvoir en bénéficier en traversant le parking.

Heureusement, la forêt est proche, la fraîcheur relative y est bien présente, j'y passe un moment de lecture et de communion avec tous ces hêtres bienfaisants.

Une deuxième promenade est inévitable ici, c'est celle qui monte, légèrement, jusqu'au signal du Chioula et sa table d'orientation.

 

Une vingtaine de minutes pour gravir les 70 mètres de dénivelé, et me voilà la haut, devant un troupeau que j'espère placide, et qui campe autour de la dite table.

 Je le traverse respectueusement, saluant au passage et poliment un taureau à l'ombre duquel un veau dors profondément.

 

 

 

Tout se passera bien, y compris au retour. 

La vue sur les sommets est vraiment somptueuse, 


 
 
Le Pic de Tarbezou

 

                                                                La Dent d'Orlu

 

 Le Pic de Soularac avec à ses pieds la carrière de talc de Trimous qui fume comme un incendie. 
 
Et tout au fond, les premiers 3000 avec l'Estats et le Montcalm
 
 
Il n'y a plus qu'à redescendre au parking,
 

au milieu des genets et des chardons, butinés joyeusement par une abeille ne craignant pas la chaleur.




Quelques beaux specimens de Carlina

 


Il reste à dîner, tenir cette page de mon blog, lire quelques pages de Surtensions d'Olivier Norek en attendant la fraîcheur du soir.
 
Même si il aura fait assez chaud ici, j'ai quand même gagné près de 10° par rapport à la plaine garonnaise ! 

Mardi 12 août 

Vu l'emplacement de ce parking, tout près de la route, et son utilisation matinale par les randonneurs, la nuit a été plus qu'acceptable.

7 heures et demie, je lève le camp, je vais m'offrir un luxe que beaucoup m'envirait. Je quitte pour quelques heures l'Ariège pour l'Aude et vais me baigner dans le petit lac de Belcaire, après avoir fait un tour chez le boulanger et le boucher-charcutier ( et non, je ne suis pas végétarien ).

J'y suis seul en ce petit matin, un régal, une oasis.


 J'aurai bien passé un peu de temps ici, le village a l'air sympa, mais nous ne sommes qu'à 1000 mètres d'altitude, insuffisant vu les records de température annoncées ce mardi.

Après avoir bien profité, je reprends la route dans l'autre sens, remonte jusqu'à Camurac et vire à gauche pour monter jusqu'à la station de ski, au col du Teil.


 1631 mètres, ça devrait aller. Reste à tenter de trouver un coin d'ombre car le soleil est, ici comme ailleurs, brûlant.

Les parkings en étage n'en sont pas pourvus, je prospecte un peu et trouve mon bonheur dans un des chemins pastoraux qui part de la station.

Je m'équipe et part pour la randonnée du Val d'Embournac qui semble être dans mes cordes.

Si les panoramas sur les montagnes sont toujours spectaculaires, le parcours est un peu décevant, en particulier l'interminable montée vers le point culminant du chemin.





 Toujours ces champs de chardons que les abeilles apprécient à plusieurs;


 Quelques belles aconits aussi, attention à ne pas les cueillir, elles sont extrêmement toxiques, même lors d'un simple contact.


 Avant l'arrivée, deux tables d'orientation permettent de se repérer dans cet amoncellement de sommets proches et lointains.


 7 kilomètres en deux heures trente, j'aurais ma dose du jour.

Comme les jours précédents, après un bon déjeuner, sieste, lecture, re-sieste, l'après-midi passe tranquilement, avec comme seul évènement notable, le changement de stationnement d'un côté du chemin à l'autre pour continuer à bénéficier d'un peu d'ombre. 


 Il y a un robinet d'eau, il va me permettre d'en remettre un peu dans mon réservoir bien entamé.

Nous verrons ça ce soir, à la "fraîche" ... 

Voilà, alors que le ciel devient menaçant, des orages étaient annoncés comme possible, je mets 30 litres d'eau grace à ce robinet, pas très pratique mais bienvenu !

 

 Les parkings sont déserts ou presque, j'ai le choix , je trouve un petit coin presque plat, impeccable, avec un beau fond d'écran !

 

 A demain ... 

Mercredi 13 août 

Belle et bonne nuit, jusqu'au lever des vaches ...

Mais bon, il est l'heure de mettre la machine en route, ça ne dérange pas de me lever de bonne heure !

Une première randonnée ce matin, après avoir garer à nouveau le Mercos à l'ombre, au même endroit qu'hier.

Cette fois, je suis le balisage " Serre de Montcamp" (les 4 randonnées proposées ici  sont remarquablement balisées)

Plus agréable que celle d'hier, ouvrant de belles prespectives sur les sommets, de bonnes grimpettes, ce qu'il faut pour perdre un peu de ce petit bidou accumulé au gré des apéros et bons repas ...


Au sommet, une manche à air utile pour les paraplanchistes, le lieu est utilisé pour leur décollage.

Et on comprend pourquoi !

Au premier plan, Camurac "bas", au second, Comus où je me rendrais ce soir. 

Juste au dessus de la station, avant les premiers chalets, le lac qui alimente les canons à neige l'hiver.

Je pensai ce ski oublié, peut être par un skieur cul de jatte, mais non, c'est un des indices d'un jeu de piste. 


Vu le départ matinal, je rejoins le fourgon vers 10 heures 30.

Je décide donc d'anticiper mon départ vers Comus tout proche. Une des curiosités du village sont les gorges de la Frau.

Je m'en approche en parcourant lentement les 3 kilomètres de chemin blanc, un peu poussiéreux, qui m'amène à un tout petit parking où, heureusement, je suis seul.

 


  

Je déjeune ici, y fait une bonne sieste, et ensuite seulement, je parcours cet endroit original.

La première chose qui frappe, c'est la quantité incroyable d'insectes, mouches, abeilles, et papillons, au point que leur bourdonnement est presque dérangeant !



 Même si l'Hers Vif qui a creusé ces gorges est à sec, et à priori depuis longtemps, l'humidité bien présente a favorisé une flore remarquable, mousses, fougères, fleurs, que ces insectes butinent joyeusement.



 

 L'érosion en bassine des pieds de falaise laisse imaginer la force de l'eau qui a construit cet endroit au fil des millénaires.

 


Mais il est temps de rentrer, le ciel s'est méchament coloré de gris et les grondements de l'orage se répercutent sur les parois des gorges.


 Au dessus de Comus, le col de Boum et son si joli parking que j'atteinds sous les premières gouttes.


 D'ici partent de belles balades, je profite d'une éclaircie pour prendre contact avec les panneaux indicatifs.

Et là, coup de massue ! En effet, nous sommes dans le département de l'Aude. Et un arrêté prefectoral interdit tous les massifs forestiers aux randonneurs, marcheurs et vététistes.

 Les risques d'incendie rendent les autorités prudentes ! 

Pas de bol, je dois revenir en Ariège qui n'est pas concernée. Je descends donc à Prades tout proche qui propose un parking sympathique et une belle randonnée que je ferai demain, si la météo le permet.

En attendant, il pleuviote toujours, pas de quoi décider les champignons à sortir, peut-être quelques escargots ? 

 Jeudi 13 août 

Hier soir, profitant d'une fraîcheur bienvenue, j'ai fait le tour du village dont on dit le plus grand bien.

Rien de très extraordinaire, mais quelques monuments comme le fort du XIV ème, le puits, retrouvé lors de travaux récents, qui est lui du XIIème.

 



Nombre de cordes se sont usées sur cette margelle de pierre.

 

Un lavoir XXL est lui plus récent, XVIIIème, construit pour éviter aux lavandières du village d'aller faire leur lessive à Montaillou, à 2 kilomètres de là.

 

Il y a aussi ici, une bonne douzaines de fontaines qui bénéficie d'une source abondante.

 





Mais revenons à nos moutons, la randonnée de ce matin que j'entame bien reposé, la nuit ayant été très calme.

Elle est donnée pour 6 kilomètres et 160 mètres de dénivelé, dans mes cordes.

Et ce fut un vrai plaisir que de parcourir ces chemins, tous extrêmement bien entretenus, avec une variété de cadres, vallée, flanc de coteau, forêts, jusqu'à arriver à Montaillou, célébré par Emanuel Leroy Ladurie dans son livre "Montaillou, village occitan"

 





Principal intérêt architectural, les ruines du château faisant partie des Châteaux Cathares, avec une succession de panneaux explicatifs fort instructifs.

 





Un petit arrêt au restaurant La Radio, on comprend pourquoi ce nom, pour un café noisette et une part de « bananabred » revigorant.

 

 


Le chemin du retour est plus court que celui de l'aller, ombragé, et rapidement, on rejoint Prades.

 

 



Il passe ici pas mal d'ânes et de chevaux de bats, certains s'arrêtent pour casser la croute.

 

Déjeuner, sieste, la routine, puis je redescends dans la vallée pour quelques courses et le plein de GO.

Ici, l'air est étouffant, il doit faire au moins 50° sur ce parking de superette surchauffé, un coup à tourner de l'oeil après la fraîcheur des sommets.

Au moment de repartir, macache, le démarreur ne s'enclanche pas ! Le Mercos m'a fait le coup plusieurs fois, cela c'était calmé sans trop savoir pourquoi.

Il semblait que le solénoïde du démarreur était en cause, trop chaud, il refusait de fonctionner.

Après avoir insisté sans résultat, j'ai demandé de l'aide à trois motards sympa qui, d'un coup de poussette, m'ont permis de redémarrer.

Le principe dans ce cas, au cas où la panne perdurerait, et de se garer un peu en pente, avec un dégagement suffisant devant où derrière pour pouvoir lancer le moteur sur l'élan.

Et donc, je continue mon périple !

Direction Les Cabannes d'où part la route, très très étroite, qui monte en 19 kilomètres au Plat de Las Peyre à 1700 mètres d'altitude.

Superbe endroit qui est aussi le départ pour plusieurs randonnées pas trop exigeantes. Nous verrons ça demain.

Bien sur, vu la chaleur en bas et le début du long WE du 15 août ( peut être le dernier …) je ne suis pas tout seul à avoir eu l'idée de venir ici. Mais je trouve facilement la place idéale pour garer le fourgon.

Le ruisseau Aston chante une mélodie rafraîchissante, j'irai sûrement y tremper au moins les pieds.

Le Mercos et moi avons besoin de repos dans l'air frais de la montagne. Profitons …

Vendredi 15 août 

14,9 ° ce matin dans le fourgon. La couette d'été était presque juste !

Aujourd'hui, haute montagne. La rando du jour jusqu'aux étangs de Fontargente me mènera

à 2160 mètres d'altitude, après un peu plus de 10 kilomètres aller-retour et 5 heures dont une bonne 1 /2 heures à l'étang.

Pour l'occasion, j'inaugure mes nouvelles chaussures hautes, achetées après le vol des anciennes à Barèges.

 


Par précaution, j'emporte les basses dans le sac à dos.

Belle rando, la vraie montagne, avec ses ruisseaux chantonnants, et ses sentiers de chèvre 

 

 

… pardon, de vache.

Bien sur, ça grimpe grave, il y a 460 mètres de dénivelé à avaler, mais doucement, à mon rythme ...

Panoramas somptueux, bientôt on atteint des hauteurs où les vaches ne viennent pas, puis le col et enfin, au bout de deux bonnes heures, la récompense.

 





Je bois , mange et m'allonge au bord de l'eau en écoutant le silence, nous ne sommes pas beaucoup à être partis tôt, le calme règne encore.

Après une grosse demi-heure de contemplation, je repart pour la descente, la rando fait une boucle et donc il faut trouver l'accès du retour.

Et là, on passe d'étang en étang, 4 au total du plus grand au plus petit.




 Cette partie est plus longue mais moins pentue que l'aller. Dès le début, le chemin fait de larges lacets dans les pierriers, déconseillé à ceux sujets au vertige !

 



Puis ce sont des sentiers assez rocailleux qui demandent une attention de tous les instants, gare aux chevilles !

 

Rapidement, on arrive au balcon sur la vallée, avec le parking au loin. Vraiment loin …

 


Il me faudra aussi deux heures pour revenir au parking, exténué, j'ai aujourd'hui frôlé mes limites.

Un peu de repos, mon déjeuner est prêt, juste à le réchauffer, et la sieste durera jusqu'à 16 heures et quart !

Fin d'après-midi, les uns s'en vont, d'autres arrivent qui vont bivouaquer là haut. Moi, je reste, on est bien ici, et une autre randonnée m'attend demain.

Si je suis en état !

Samedi 16 août  

J'ai craqué ! en cette fin d'après-midi de vendredi, c'était l'enfer, l'autoroute A7 un jour de grand départ !

Trop de bruit, trop de monde, j'ai quitté la zone.

C'est pas plus mal de partir comme ça, en fin de journée et surtout d'arriver sur l'autre bivouac au moment où les voitures s'en vont.

Sur le parking du Plat du Ressec je trouve de la place au bord du ruisseau sans problème. Il y a encore du monde, mais c'est gérable.

Par contre, deux randonnées partent d'ici, L'Etang Bleu, dénivené 750 mètres , et le Pic des 3 Seigneurs, 1000 mètres. On verra ça demain me dis-je.

J'opte donc ce matin pour L'Etang Bleu en me fixant comme challenge deux heures de montée pour 400 m de dénivelé. Et j'y arrive, fier comme un paon.

 Ce parcours, extrêmement pentu se passe   dans de superbes forêts de hètres et là, surprise je déniche quelques bolets à pied rouge qui, faute de cèpes, feront une petite poêlée avec quelques rattes de mon jardin.

 





Retour au fourgon, déjeuner rapide et sieste prolongée. Je profite du ruisseau tout proche pour une toilette "fraîche" pendant qu'arrive voitures et fourgons, tournant à la recherche d'une place.

Nous ne sommes qu'à 1000 mètres, le soleil tape fort, je reprend la route pour des altitudes plus élévées. Je pousse ainsi jusqu'au Port de Lers, 1517 mètres, où je retrouve une certaine fraîcheur.

Deux randos partent d'ici, l'une mène aussi au Pic des 3 Seigneurs, et l'autre au Port de Saleix, cette dernière étant dans mes cordes.  

 Bien sur, ici aussi beaucoup de monde, je suis voisin avec un couple de bretons de mon age, nous passons une bonne partie de l'apès-midi à discuter, le temps passe ainsi vite.

Puis chacun chez soi, alors que le soleil est passé derrière les montagnes et que la température repasse rapidement sous les 20°. 

Dimanche 17 août 

Une des choses que j'apprécie dans ma pratique du voyage en fourgon, ce sont les rencontres, éphémères, parfois décevantes, souvent interessantes.

Aujourd'hui, ce furent 4 rencontres vraiment exceptionnelles qui m'ont fait passer une journée inoubliable !

Levé de bonne heure, je suis sur le chemin du Port de Saleix dès 7 heures 15.

La montée est raide dès le départ, très technique, rocailles, marches importantes, un vrai casse-pattes.

Le cadre est beau, mais la difficulté me gache un peu le moment.

Après deux heures, j'atteind ce que pense être le col. Mon GPS me détrompe, je ne suis même pas à la moitié et je réalise que, pour atteindre ce fameux col, il faut passer par le Mont Ceint à 2080 m pour redescendre au col à 1750 m.

Comme c'est un aller-retour, il faut remonter 300 m de dénivellé avant de revenir au parking.

Gros coup au moral, tant pis, je vais rester un peu à ce col intermédiaire, me reposer et redescendre.

C'est là que  le destin intervient !

Débouchent sur ce plat 3 dames, de mon age, qui s'arrêtent aussi pour souffler. Nous discutons un peu, je leur explique ma méprise, et elle arrivent à me persuader de continuer avec elles  en direction de ce Mont Ceint, me convainquant que la montée n'est pas si dure que ça.

Sur les trois, deux sont en état moyen, si elles y arrivent, je dois y arriver aussi. Et c'est vrai que, papotage aidant, nous voilà en haut du mont.

La, une stèle marque le point culminant. Elles m'expliquent que celle-ci est dédié au papa de l'une d'elles, qui participa aux actions de résistance à 14 ans et qui considérait ce mont comme lui appartenant.

Après son décès il yu a 4 ans, cette stèle à été posée par un groupe d'amis et de familiers.

Dans la boîte, un carnet recueille les commentaires des randonneurs de passage, souvent émouvants.

 



 

A ce moment, nous commençons à nous tutoyer et échangeons nos prénoms. Il y a une Jacquotte et une Marcelle, prénoms de deux de mes tantes, et Colette, le prénom de ma maman.

Il y a des fois où on se dit que le hasard n'est pas suffisant pour expliquer ce type de rencontres, mais qu'elles étaient programmées ! Par qui ?

Bref, ces trois ariégeaoise pur jus connaissent tous les sommets, le noms de tous les lacs que nous voyons et ont des anecdotes à la toque, un régal.




Bien sur, la photo souvenir est inévitable.

De gauche à droite, Colette, Jacquote, la fille de Jean-Marie, et Marcelle, véritable encyclopédie de la région.
 En attendant, la matinée est passé, je suis invité à partager leur repas, je n'avais bien sur rien prévu, suffisement copieux et qui commence par un Ricard bien tassé !


 Nous sommes survolé par les vautours qui doivent nous trouver appétissant.

 Sur les crêtes environnantes, il y en a des dizaines.


 Et ce n'est pas fini. En montant, nous avons croisé le berger, Julien, qui nous a invité pour le café.

Nous descendons à sa cabane, après une longue sieste due au Ricard, et passons deux heures avec lui.



 Il est aussi du coin, il a plein de relations communes avec la triplette d'Ariégeoises,  ça discute, on dirait du Pagnol, je me régale.

Il a vu l'ours lorsqu'il gardait au dessus d'Orlu, il lui a pris 4 brebis, ainsi, ce jour, je suis devenu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours !

Bref, je devais être au fourgon vers 11 heures, j'y arrive vers 17 heures !

Comment une journée qui s'annonçait comme ratée est devenue un moment exceptionnel ! 

Et pour la conclure en beauté ...


 Je vais bien dormir ce soir ... 

Lundi18 août

Beaucoup moins de monde sur le parking du Port de Lers cette nuit, plus de calme aussi, pas besoin de boules dans les oreilles.

Lever 7 heures, départ 8 heures vers Vicdessos. Je récupère du réseau, je donne et prend des nouvelles de la maison.

Un joli pain aux graines dans la musette, je remonte en montagne.

Suivant les conseils de Marcelle, une de la triplette d'hier, je vais jusqu'au parking d'où part le chemin pour le barrage d'Izourt.

C'est un chemin de randonnée assez exigeant, du moins pour moi, mais c'est aussi un chemin de mémoire, 31 ouvriers ayant trouvé la mort pendant la construction de l'ouvrage en 1939, suite à des intempéries terribles doublées d'une avalanche.

 



29 de ces ouvriers étaient italiens, les deux autres, français.

La montée au barrage est raide, variée mais souvent caillouteuse ou rocheuse. Elle est donnée pour une durée d'une heure à une heure et demie, j 'en mettrais deux.

 



On trouve en altitude des orris, anciennes cabanes de bergers construites en pierre et végétalisées.


Beau spectacle en haut, mais surtout satisfaction d' avoir vaincu les 470 mètres de dénivelé.

Il reste, du chantier de construction, les fondations des maisons qui abritaient ouvriers et cadres, le mess, les lieux de stockage.

Et l'arrivée de l'ancien téléphérique.


 Je casse une petite graine, bois toute ma gourde, il y a de l'eau à profusion au refuge pour refaire le plein.

Celui-ci est rustique mais très fonctionnel. 

 

  

 

 Une bonne demi-heure de contemplation avant de repartir.

La descente me prendra 3 /4 d'heure, arrivée au fourgon vers 13 heures trente.

Je souffle un peu avant de me mettre en cuisine, repas simple, puis m'allonge pour une sieste de plus d'une heure.

C'est le tonnerre qui me réveille, je vais vite faire mes ablutions dans l'eau très fraîche du ruisseau tout proche, puis prépare le départ pendant que les premières gouttes s'écrasent sur le toit.

Mais la pluie ne dure guère, hélas !

Fin d'après-midi, départ pour ma prochaine et dernière destination de ce petit voyage : le barrage et la vallée de Soulcem. 

9 kilomètres d'une route de nouveau très étroite et sinueuse, très pentue aussi, avant d'arriver sous le barrage. Celui-ci est de type "de masse" ou "poids", une construction impressionnante.


  Aucun souci pour trouver de la place au parking des orris du Carla, quelques voitures et 4 ou 5 fourgons sont sur place.

De là, la vue embrasse le lac dont le niveau est particulièrement bas !


 

Plusieurs sentiers partent d'ici, tous menant aux cols frontaliers avec l'Espagne ou l'Andorre.

Je m'installe pour la nuit pendant que l'orage menace de plus en plus.

Mardi 19 août 

Quelle nuit mes amis ! 3 heures d'orages à tout casser, puis un épisode venteux qui a malmené le Mercos, véritable bateau ivre sur océan déchaîné ...

Bon j'exagère un peu, c'est vrai, mais c'était impressionnant. 

Les cols, et les étangs qui y sont souvent associé,s sont, ici, à des altitudes bien trop importantes pour moi.

Je choisi  de prendre la piste pastorale qui mène au Port et à l'étang de Caraussans, à 2733 mètres d'altitude.

Comme le parking est à 1654 mètres, le dénivelé est d'environ 1100 mètres !

Faut pas rêver, ce n'est pas pour moi ... 

Je pars donc sans but précis, je ferais demi-tour quand mes jambes l'exigeront.

L'avantage de ce circuit, c'est qu'on peut le faire entièrement par la piste, sans suivre le balisage qui coupe une partie des lacets avec des  parties très compliquées.

Bien sur, le trajet est alors plus long, mais le dénivelé est absorbé de façon plus régulière.

Je me mets en route en espérant que la météo s'améliore.


 La première partie, en suivant le cours du ruisseau de Soulcem, 
mène jusqu'à un goulet.

  

 Celui-ci donne accès à une superbe vallée glacière en U, comme on l' apprenait en cours de géographie.

 


Commence alors la longue montée vers le col sur cette piste relativement confortable. On y croise, bien sur, vaches Gasconnes et chevaux de Merens.

 
Une jolie cabane de berger ferait une charmante résidence secondaire.
 
 
Les marmottes sont présentes, leur sifflement sont bien présents.
 
En fond de vallée, le chemin monte fort en lacets successifs.
 

 Partout, l'eau coule, en provenance de l'étang, en cascades plus ou moins bruyantes.
 



Essaimés sur le flanc de la vallée, des centaines de brebis que l'orage a dispersé.
 
Les cris des bergers qui tentent de les rameuter résonnent le long des reliefs.
 

Après 3 heures de montée régulière, j'atteind enfin mon maximum.
 
 
Banane, barre énergétique, et méditation, une demi-heure est nécessaire pour reprendre des forces et commencer la descente, elle aussi confortable grace à la piste.
 
Le long de celle-ci, quelques rares arbres, l'un dans une position inconfortable
 
 
un autre servant de lieu de souvenir pour un jeune intrépide trop tôt disparu.
 
 
La vallée est tout aussi belle au retour, les nuages sont encore présents plus bas.

 
Après une heure et demie, le lac est en vue.
 
Mon GPS me donne le verdict, 13 kilomètres 200, record battu ! 
 
 
Cette vallée de Soulcem est vraiment une merveille, je la conseille fortement.
 
Les orris sont ici très présents, bien conservés ou restaurés.
 



 
J'ai jeté un oeuil à l'interieur de l'un d'eux, c'est pas un palace ! 
 
Voilà, il reste, après avoir manger un morceau, à prendre la route du retour.
 
En fin d'après-midi, je retrouve la maison et ses habitants. Igor, qui a été toiletté entre temps,
 

 
 me fais la fête, Mamydomi me donne les dernières nouvelles, la vie ordinaire reprend ses droits, et moi, je prend une douche qui commençais à s'avérer nécessaire.
 
A bientot pour de nouvelles aventures ! 

 







2 commentaires:

  1. Bonjour et merci pour ce récit captivant et ces magnifiques photos. (Comme d'hab...)
    Les nouvelles chaussures sont-elles confortables?

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