jeudi 7 juillet 2011

Un été dans les Alpes

Je suis un amoureux de la montagne, de ses paysages, de son immensité. Et puis, pour profiter pleinement de tous ces bienfaits pour l'oeil et pour l'âme, il faut faire des efforts. La conséquence est, qu'à partir d'une certaine altitude, en gros celle à partir de laquelle les téléphones portables ne fonctionnent plus, on rencontre peu de monde, même en plein été.
Et ce n'est pas pour me déplaire...
Allez, été 2009, en route pour un grand bol d'air !

Jeudi 30 juillet 

Comme nous sommes partis relativement tôt, nous irons jusqu'à Langogne, en Lozère, où nous déjeunerons et ferons une petite sieste au bord du très beau lac de Naussac. L'endroit doit permettre des séjours agréables pour les amateurs de sports nautiques et, contre une rétribution de 5€/nuit, les C.C. peuvent stationner sur l'aire prévue à cet effet.



Nous arrivons en Ardèche, chez notre fils cadet, en fin de journée pour un séjour familial revigorant.

Lundi 3 août :

Après quelques jours qui nous ont permis de profiter de la famille, nous reprenons la route. La première étape est prévue au bord du lac d'Ayguebelette, au sud de Chambéry. Nous sommes sur place en milieu d'après midi, mais comme annoncé, le temps est maussade.
Une petite ballade autour du lac, de sa plage et du port, nous amèneront à l'heure du dîner.


Nous comptions bivouaquer sur le parking du port, mais la proximité du très réputé restaurant des Belles Rives attire beaucoup trop de voitures à notre goût.



Nous déménageons donc, et trouvons au pied de l'église de Lépin du Lac un petit parking bien plat avec toilettes et eau. Le cadre n'est pas magnifique, mais nous espérons un peu de calme. Première bonne nouvelle, les cloches de l'église ont l'air muettes !

Deuxième bonne nouvelle, la proximité d'une épicerie-boulangerie-pâtisserie-bar-tabac-journaux... qui nous promet des croissants tout chauds pour demain matin.
En attendant, dodo...


Mardi 4 août


Nuit plutôt calme jusqu'à 7h30 où les premiers clients de la boulangerie se manifestent. Puis l'activité du village reprend et à 8h00, les cloches se font entendre : ce sont des cloches diurnes !
Les croissants sont bien au rendez-vous, croustillants à souhait.
Ma ballade matinale me conduit vers le haut du village, après le pont sur la voie ferrée, peu fréquentée, et près du cimetière je repère un emplacement qui aurait fait un bivouac agréable : à savoir pour de prochains visiteurs.
Nous n'étions quand même pas trop mal sur notre petit parking !




avec jolie vue sur le lac :



Nous quittons l'endroit pour nous diriger vers le massif de la Chartreuse. Nous passons aux Echelles, puis à Saint Laurent du Pont où un petit marché en plein air nous permet quelques emplettes, fruits et légumes et fromages de chèvre. Nous complétons le panier au supermarché local.
Nous gagnons ensuite le parking du musée de la Grande Chartreuse, et, sous l'oeil curieux de quelques vaches monastiques, nous déjeunons.




Nous visitons ensuite le musée qui retrace l'histoire du monastère et décrit la vie quotidienne des moines, puis, en une petite heure de marche, nous découvrons le monastère dans son écrin de montagnes et de végétation, majestueux.




Nous apercevons de façon fugitive, deux habitants du lieu, revêtus de leur chasuble blanche ...




Le tout nous a pris une grosse partie de l'après-midi, et après une rapide halte à Saint pierre de Chartreuse, nous montons sur le parking du télésiège de la Combe de l'Ours, assez facilement accessible, où nous installons notre bivouac. Un grand blanc nous rejoint un peu plus tard, un second à la nuit. Le calme règne, sauf peut-être les grillons, mais, bon, ils sont un peu chez eux...



Mercredi 5 août


Bonne nuit, aussi calme que le lieu le laissait prévoir. Nous levons le camp vers 10h00, suivons la route du col du Cucheron qui nous mène à Saint Pierre d'Entremont, enfin "les" Saint Pierre d'Entremont puisque qu'il y a deux villages, l'un en Isère et l'autre, juste en face, en Savoie, qui portent le même nom !
Nous nous promenons dans ce joli village, faisons une halte à l'Office de Tourisme, puis reprenons la route vers le Cirque de Saint Même. La montée à pied prend deux heures, un peu moins pour la descente, nous n'avons pas le courage de nous y coller. Par contre, à mi-hauteur, un petit parking nous interpelle. J'y gare le Pépère, je descend les vélos et nous finissons l'ascension en pédalant, dans un joli paysage.



C'est raide, très raide même par endroit !





mais la récompense est au bout de l'effort, et en plus, nous évitons le péage du parking.
L'endroit, agréable, est très fréquenté. Il est propice au pique-nique le long du Guiers où les enfants pataugent, et est au départ de randonnées de difficultés variées.



Nous repartons à midi passé, retrouvons notre maison à roulotte, rechargeons les VTT et redescendons. C'est à Entremont le Vieux que nous déjeunons, sur le parking du camping, au bord de l'eau.




Après avoir flemmardé un brin sur l'herbe, nous quittons le massif de la Chartreuse pour la vallée de la Maurienne. Pour ce faire, j'ai choisi un itinéraire buissonnier. Celui-ci, après nous avoir fait traverser la vallée de l'Isére à Pontcharra, nous conduit à Allevard où le camping Clair Matin nous accueille, très bien d'ailleurs.
Une bonne douche, un bain prolongé dans la piscine, puis dîner et dodo.

Jeudi 6 août

Comme souvent au camping en été, l'animation  vespérale nous tient éveillés jusque vers 23h30, surtout quand il y a "soirée dancing" ! Nous nous rattrapons ce matin avec lever à 9h15 !
Nous prenons notre temps, faisons les pleins et vidanges et quittons ce camping agréable, en particulier très ombragé, bien qu'un peu cher (19 € sans électricité).
Nous passons le reste de la matinée au marché de la localité, très animé, et achetons fruits et légumes frais.
Le déjeuner est pris à la sortie d'Avellard, au bord du lac Mirande. En guise de digestif, un bon bain en compagnie des canards sauvages.



Nous descendons ensuite vers Saint Pierre de Belleville, en suivant la charmante vallée des Huiles, et faisons halte au plan d'eau. Là encore, nous résistons pas à l'appel de la baignade.



Saint Jean de Maurienne nous accueille enfin. Nous arrivons en pleine fête du pain et profitons du spectacle et de l'ambiance.




 
A l'O.T., nous faisons le plein de docs, en particulier sur les circuits VTT. L'un d'eux nous fait envie, il part de Jarrier, au dessus de Saint Jean, et occuperait bien la matinée de demain.
La montée est rude, le Pépère grimpe vaillament en seconde, 




nous dépassons Jarrier, et découvrons, au bout d'un mauvais chemin, la chapelle Saint Roch accrochée sur un mamelon. Un petit plat nous permet de stationner le Pépère. Le lieu est magique, accroché entre ciel et montagnes, nous surplombons Saint Jean de Maurienne de près de 800 mètres. Nous n'avions jamais eu de chambre à coucher avec un tel panorama !



Vendredi 7 août

La nuit a tenu ses promesses, le calme et la sérénité étaient au rendez-vous. Seuls quelques aboiements lointains et le tintement des cloches à vaches ont troublé le silence de la montagne.
Domi installe la table du petit déjeuner devant ce panorama, c'est vraiment le pied...



Nous découvrons ensuite que la notion de difficulté pour un savoyard et un tarn et garonnais ne repose pas sur la même échelle de valeur ! Que ce soit à Jarrier ou, plus tard, aux Karellis ou nous nous rendrons, les circuits donnés comme faciles ou moyens nous laissent pantois, mais surtout pantelants...
Nous montons plus haut dans la vallée, passons Modane, et la D83 nous conduit à Aussois. Là, nous montons vers les barrages de Plan d'Aval et Plan d'Amont. En core une belle grimpette, et nous arrivons sur le parking du refuge ou nous déjeunons face au vide vertigineux donnant sur la vallée.




Pendant que ma moitié se repose, j'enfourche mon vélo et suis route, piste puis chemin, et gagne ainsi le haut du barrage d'amont et la porte du parc de la Vanoise. Celui-ci est interdit aux VTT, je fais demi-tour et profite des joies de la descente après l'effort de la montée.




Nous faisons ensuite une petite ballade à pied le long des berges du lac d'Aval, 



et regagnons le Pépère alors que les premières gouttes commencent à tomber.
La météo n'est pas favorable pour les jours qui viennent dans ce secteur des Alpes. Nous décidons donc de descendre un peu vers le sud et, suivant les conseils du Routard, d'aller découvrir le Queyras.
Nous quittons donc la Maurienne et bivouaquons au lac des Hurtrières.

Samedi 8 août

L'orage était bien au rendez-vous, un bon coup de vent en sus. Rien de très méchant, même si le bruit du tonnerre en montagne reste très impressionnant. Nous quittons les bords de l'eau et, depuis La Chambre, prenons la vallée des Villars afin d'éviter Chambéry.
Cette vallée est vraiment jolie, préservée, l'architecture des villages, intacte, la montée vers le col du Glandon, un ravissement. Les derniers kilomètres font penser à un col pyrénéen, avec de grands alpages dénudés. 




L'eau est présente partout, en ruisseaux, torrents et cascades majestueuses.






Nous nous régalons des myrtilles partout présentes



Nous atteignons enfin le col ou nous déjeunons.





Nous entamons la descente vers Bourg d'Oisans, laissant le col de la croix de Fer sur notre gauche. Là encore, des décors somptueux, des panoramas grandioses.
La carte indique, peu avant Rivier, la cascade des Sept Laux. Nous tentons l'aventure et ça en est une ! La montée est très sportive, une mini via ferrata, un dénivelé conséquent. Après une bonne heure de grimpette, nous pouvons toucher l'eau et nous y rafraîchir.
On peut continuer jusqu'aux lacs et au refuge, mais le courage nous manque.




La descente, si elle est moins physique, demande une attention soutenue pour ne pas trébucher dans les éboulis. Une ballade pour amateurs avertis...
Nous finissons la descente et nous arrêtons à Allemond, où le Routard recommande le camping du Grand Calme pour son ... calme !
Nous y dressons notre bivouac, profitons des sanitaires pour une bonne douche et une petite lessive.



Pour nous récompenser de nos efforts, nous optons pour un dîner au restaurant la Douce Montagne. Il s'avère que le restaurant est tenu par des belges flamingants, qui composent aussi la 

majorité de la clientèle ! Pour le coup, nous sommes réellement dépaysés. C'est une soirée BBQ et nous nous régalons de saucisses et "kartoffens" à la cendre.



Nous regagnons notre camp de base bien lestés et prêts pour une grosse nuit de récupération.

Dimanche 9 août

La météo annonçait un temps médiocre, il fait plutôt beau, tant mieux. Nous en profitons pour pédaler à travers le village, appréciant le fleurissement des chalets, puis en route pour le Queyras. Nous traversons le Bourg d'Oisans, puis Lagrave où nous jetons un coup d'oeil aux glaciers de la Meije et de la Girose, impressionnants.




Nous déjeunons au bord de la route, avant de continuer, via le col du Lautaret, vers Briançon.




Il nous reste à gravir le légendaire col d'Izoard pour pénétrer dans le Queyras. Le Pépère, comme toujours, tire son épingle du jeu, et en ronronnant, lentement mais sûrement, atteint les 2360 mètres du col.


 Tous ces cols sont très fréquentés par des cyclistes sur route, et lire dans leurs yeux, lorsqu'il arrivent au sommet, la joie et la fierté d'avoir vaincu  la montagne mais sans doute avant cela, leur propre limite, est un moment émouvant.
Le spectacle qu'offre l'endroit est exceptionnel, tout est minéralité ou presque, on touche du doigt le gigantesque travail de l'érosion. Nous y restons un long moment, à contempler tous ces trois milles et plus qui nous entourent.




Malheureusement, la météo nous rattrape, et c'est sous la pluie que nous nous installons au camping municipal d'Aiguilles. Pendant que, bien à l'abri, nous dégustons une soupe chinoise bien chaude, un courageux marseillais mettra 3/4 d'heure pour installer sa tente, aidés par sa petite famille, tout le monde finissant trempé bien sur. Une pensée émue pour lui...
Nous installons le couchage alors qu'il fait encore jour, et nous offrons une soirée lecture, le premier tome de Millenium pour moi et Darling de Jean Teulé pour Domi.

Lundi 10 août

La pluie est tombée une bonne partie de la nuit, avec un nouvel épisode orageux vers 6h00. Cela ne nous a pas empêché de battre notre record, réveil à 9h45. Avec les toilettes, les pleins et les vidanges, nous ne partons pas avant 11h30 !
Direction le fond de la vallée du Guil où nous allons marcher un peu.
Petit arrêt à Abriés pour un peu de ravitaillement, puis nous nous avançons jusqu'à l'Echalp, où nous déjeunons,




et enfin jusqu'au parking de la Roche Ecroulée. De là, nous partons à pied pour rejoindre le Grand Belvédère du Mont Viso, que nous atteignons en moins de deux heures, appréciant au passage tous les spectacles que nous offre la montagne.




Nous sommes surpris de l'aspect "fin du monde" de cette vallée : des randonneurs, habitués du lieu, nous expliquerons que les chutes de neige exceptionnelles de cet hiver ont provoqué des avalanches et des crues destructrices, arrachant arbres et rives, détruisant chalets, ponts et chemins.
Il reste de ces phénomènes neigeux inhabituels, d'impressionnants névés, jamais vu à ces altitudes modestes, qui ne fondront plus avant le prochain hiver.




Après la rencontre avec un troupeau de bovidés montagnards, 




ce sont les marmottes qui nous tiennent compagnie sur le chemin. Leurs sifflements nous permettent de les localiser. Reste ensuite, avec patience, à scruter la montagne pour déceler leur mouvement. Les jumelles finissent le travail d'observation.

Arrivés au Belvédère,



 nous pouvons admirer la silhouette élégante du Mont Viso,




La descente est plus rapide, nous cheminons avec des habitués, compagnie bien agréable car source d'informations sur le site.
Il est 17h30 lorsque nous levons le camp, pour le reposer quelques kilomètres plus loin, à Ristolas, au bord de la rivière, où ce sont des lamas qui nous tiennent compagnie avant de disparaître, vers leur écurie sans doute.
Après une bonne anisette pour nous récompenser de nos efforts, et une omelette au fromage de chèvre qui embaume le Pépère, nous ne faisons pas de vieux os.

Mardi 11 août

Encore une nuit calme en pleine montagne. Nous repartons vers le bas de la vallée, nous arrêtant à Abriés avec, entre autres visites, celle d'une charcuterie artisanale à la devanture spectaculaire et aux produits réputés.




Puis nouvelle halte à Aiguille où nous remplissons nos bouteilles d'eau de source, 




et continuons vers Molines où nous admirons l'architecture de fustes des maisons centenaires.



Nous continuons la route jusqu'à Château Ville Vieille où nous passons un bon moment et faisons des emplettes, à la Maison de l'Artisanat, de tous les cadeaux souvenirs, dont nous inonderons la famille, émerveillée de tant de sollicitude, à notre retour...
Prochaine destination : le col Agnel, 2744 mètres, sans doute le point culminant de notre périple alpin. La montée se fait sans encombre, à petite vitesse bien sur.
De nouveaux de superbes panoramas, des alpages tapissés de fleurs et de l'eau qui coule partout, un régal.





Au sommet, nous partons pour une promenade à la rencontre des marmottes. Nous réussirons à en approcher quelques unes, un joli moment.




Nous redescendons vers 16h00, et trouvons, un peu avant Molines, un bivouac en bord de rivière (ici, c'est l'Aigue Blanche), un peu à l'écart de la route.
C'est le moment de descendre les vélos de leur perchoir, et de partir pour une ballade sur les chemins bordant la rivière, après être passé au restaurant pour réserver pour le soir.
Ici aussi, les intempéries hivernales ont laissé des traces profondes, emportant une partie des chemins de rando et de VTT.
De retour vers 18h00, nous mettons le pépère en configuration nuit, avant d'aller faire honneur à la table du restaurant l'Equipe, à deux pas de notre bivouac.
Je reste classique avec charcuterie et pieds et paquets, pendant que ma douce se laisse tenter par une croustille, spécialité locale qui rassasierait un bataillon...




Inutile de dire que nous avons dormi comme des marmottes...

Mercredi 12 août

Réveil à 9h00, on dort vraiment bien dans le Pépère !
Suivant les conseils du Routard, nous nous dirigeons vers Ceillac, dans la vallée du Cristillan, décrit comme un village à plat, assez rare en montagne.
La route nous fait passer au pied du Château Queyras,




 puis par la Combe de Queyras, 



autant de sites à l'austère beauté montagnarde.
La montée vers Ceillac est redoutable, heureusement assez courte. Nous débouchons sur le plateau qui abrite le village et ses hameaux, et qui laisse augurer de belles ballades pas trop pentues.
Nous passons un moment à la supérette et à l'O.T. avant de nous installer au camping municipal, aux tarifs plus que raisonnables.
Après avoir déjeuner légèrement, nous partons pour trois heures de randonnée en VTT, nous régalant des paysages, des petits coins boisés et des torrents glacés.




    
Retour au village vers 17h00, arrêt à la terrasse d'un des cafés, puis retour au camping.
Un peu de lessive, de bricolage et réglage des vélos, une bonne et longue douche bien chaude  (penser à prendre un jeton, un pour deux suffit).
Il reste à partager un petit dîner, un peu de lecture et de farniente, je crois que nous n'aurons pas de mal à nous endormir.

Jeudi 13 août
En effet, nous étions endormis à peine couchés. Levés 8h30 et après café-croissants et ablutions, nous enfourchons nos vélos pour faire un tour au marché en plein air, au village. Beaucoup d'artisants vendant de l'"authentique", des fromages, fruits et légumes, de l'habillement, un marché sympathique.




Retour au camping, confection des pique-niques et départ pour une journée sportive. Tout d'abord, 1h30 de montée en vélo, jusqu'au parking Chaurionde : dénivelé 367 mètres. Puis en avant pour la grimpette à pied jusqu'au lac Sainte Anne : dénivelé 442 mètres. Le tout nous prend plus de trois heures et beaucoup plus de calories.
Durant tout le parcours, nous remplissons nos yeux de souvenirs imagés :






 
Nous pique-niquons au bord du lac glaciaire, 



et passons un bon moment en contemplation et récupération.




La descente nous prendra 1h30 à pied et 10 minutes en vélo, et vers 17h00, nous retrouvons le Pépère qui, aujourd'hui, était au repos complet.
La douche est la bienvenue, et nous finissons la journée confortablement assis, à admirer les arabesques des parapentistes, dont Ceillac est une des bases importantes.

Vendredi 14 août

C'est le moment de quitter cette jolie vallée de Ceillac et le Queyras par la même occasion.
La lecture du Guide du Routard nous influence encore une fois, et nous pousse vers une autre vallée, celle de Valgaudémar, un peu plus au nord. Elle est présentée comme sauvage, voir un peu rude, même les portables ne passent pas, c'est dire l'isolement...
Nous redescendons donc jusqu'à Guillestre, puis Embrun, où nous déjeunons au bord du Lac de Serre Ponçon, et où nous nous baignons ensuite.




 Nous traversons Gap, puis faisons un autre arrêt baignade à Veynes. Il faut dire que, perdant près de 1000 mètres d'altitude, nous avons gagné plus de 10 degrés, ce que nous supportons assez mal.
Nous traversons ensuite le Dévoluy et ses décors dignes de l'ouest américain, 




faisons un crochet par Saint Etienne de Dévoluy pour frissonner devant le défilé des Etroits, gorge profonde et sombre qui parait sans fond, et parcourue par une via ferrata où les accros de l'escalade sont suspendus au dessus du vide vertigineux.




 
La route, assez délicate, nous amène ensuite au dessus du barrage du Sautet, encore un superbe spectacle. 




Puis après avoir traversé Saint Firmin, nous entamons la montée vers la vallée de Valgaudémar. Sur trente kilomètres, la route grimpe gentiment, traversant Saint Maurice, Villars Loubières, La Chapelle, avant de s'élever plus franchement sur les 9 derniers kilomètres d'une route très étroite.


 Elle débouche enfin sur le parking terminus du chalet-hôtel du Gioberney, à 1600 mètres d'altitude, départ de nombreuses randonnées pédestres et courses d'alpinisme. Nous en profiterons demain pour monter jusqu'au lac du Lauzon.

Il est 18 heures, les derniers randonneurs regagnent leur voitures, il ne reste que celles des clients du refuge, un T4 et un T5 qui, comme nous, bivouaquerons ici.
Le cirque de sommets qui nous entoure est d'une grande beauté. D'aucun disent qu'il rappelle les panoramas himalayens, c'est dire...
Une fois le Pépère bien calé, nous allons profiter du restaurant du refuge.




 Je ne résiste pas au plaisir de vous détailler nos agapes :

En entrée, jambon de montagne pour ma douce et caillette au chou pour moi :





  En plat, bavette à l'échalote pour Madame et caille farcie pour Monsieur:




Enfin en dessert, ma douce déguste une tarte à la myrtille et je me contente du plateau de fromage :




La soirée se termine par l'observation du ciel merveilleusement étoilés, et de quelques étoiles filantes, mi-août oblige.
Nous nous endormons au doux bruit de la cascade du Voile de la Mariée toute proche.



Samedi 15 août

8 heures, point route aux infos de France Inter : "Déjà 50 kilomètres de bouchons entre Valence et Orange, la journée est classée noire....."
Nous, ça va ! Tout de même une vingtaine de voitures sur le parking lorsque nous entamons la montée vers le lac du Lauzon, ce qui nous prendra, nombreuses haltes et casse-croûte compris près de 4 heures.
De nouveau, plein de beauté à l'état brut, de silence oublié, juste troublé par le sifflement des marmottes, dont nous ne verrons que le petit cul d'une, fuyant, surprise et effrayée.
Un randonneur que nous croiserons, nous dira qu'en étant sur place vers 6 heures du matin, il a pu voir les chamois venir boire. Mais il faut partir de nuit...
Encore une fois, la montagne nous offre en récompense de nos efforts, de belles images à profusion :



  Le petit lac, blotti contre les parois, grouille de vairons voraces et s'habille joliment d'une végétation lacustre. Long moment de contemplation, il faut s'emplir la mémoire.

Nous reprenons le chemin inverse pour redescendre, et retrouvons notre Pépère que nous avons vu si petit depuis nos hauteurs !



Nous redescendons un peu la vallée pour nous installer au petit camping municipal de La Chapelle en Valgaudémar


Une bonne douche est indispensable. Nous passons ensuite un petit moment au village, à jouer à ce que nous sommes, des touristes.
Pendant que j'écrit ces lignes, Marcel et une autre Domi, de Fréjus, nous abordent gentiment : ils ont fait l'acquisition d'un T3 Westy type Joker 2 de 1982 que Marcel remet en état. Il me demande l'autorisation d'ausculter le Pépère, en particulier les branchements du chauffage Eberspalcher. Je lui vante, bien sur, les bienfaits de T3Zone, et nous l'y retrouverons sans doute pour d'autres conseils.

Dimanche 16 août

Voici venir le temps du retour, nous devons quitter ces lieux bénis qui, en plus de leur beauté, nous offre une fraîcheur que nous n'allons pas tarder à regretter.
Nous nous offrons une dernière petite rando pédestre, un classique à la Chapelle. Il s'agit d'aller admirer le pont et les Oulles du Diable. Nous montons par la route goudronnée qui part derrière l'église, et après deux kilomètres, passé le hameau des Portes et ses jolies maisons au toit de chaume, 




nous descendons vers le torrent qui, en quelques millions d'années, a creusé son lit dans la roche en oulles, bassines et piscines naturelles où il continue ses tourbillons de folie !



Un vieux pont de pierre, lilliputien, le traverse joliment.



Un bel endroit, aménagé avec discrétion pour assurer la sécurité (attention avec des enfants...).
Nous descendons sur l'autre rive du ruisseau, par le vallon et les couverts et au bout de trois heures de ballade, temps de pause compris, nous regagnons le village.


Nous déjeunons au camping et quittons les lieux, non sans avoir fait pleins et vidanges.
Depuis ce matin, le temps s'est couvert et considérablement alourdi. Pour garder un peu de fraîcheur lors de notre retour vers le Nord-Ardèche, nous ferons étape dans le Vercors, à Saint Jean en Royans.
La matinée de lundi sera consacrée au léche-vitrine au Marque-Avenue de Romans, nous retrouverons la famille ardéchoise en milieu d'après-midi.
Le retour à la maison se fera mercredi 19 août, et comme toujours, nous serons aussi contents de rentrer que nous l'avons été de partir.

Bilan : 2200 kilomètres en près de trois semaines, environ 8000 mètres de dénivelé gravis par le Pépère, souverain, sans aucun problème mécanique ni surchauffe et avec environ 8,5 litres de GO pour chaque centaine de kilomètres parcourue. Aucun rajout ni d'huile, ni d'eau.
Nous avons utilisé les campings presque tous les soirs, surtout afin de bénéficier de douches chaudes pour effacer les efforts sportifs de nos journées. Les campings municipaux utilisés sont très abordables, entre 7 et 9 euros la nuit pour deux.
Même si les Alpes en août, sont très fréquentées, dès que l'on quitte villes et gros villages et que l'on prend suffisement d'altitude, dans des endroits reculés, on retrouve le calme, peu de monde, et ceux qui sont là s'efforcent, comme nous , de troubler le moins possible la tranquilité des lieux.
Nous retournerons visiter ces montagnes, en particulier
la vallée du Champsaur et le Dévoluy, que nous avons juste traversé.
A bientôt pour d'autres voyages...







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